«Je rêve de me faire produire en Algérie»

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Cet album avait connu un succès relatif faute d’une bonne distribution et d’une promotion dignes de ce nom. Pour rappel Siwa kemini est un album où est rendu un vibrant hommage aux journalistes victimes du complot intégriste et à la femme algérienne.En 1999, à l’instar de la majorité de la famille artistique algérienne, Kamal quitte le pays pour rejoindre la France où tous les rêves, dit-on, sont permis. Il se lance dans une aventure en solo. Il composera un album et frappera à toutes les portes d’éditions en vue de se faire éditer, ce fut vain malheureusement. Loin de se décourager, il décide de prendre le taureau par les cornes en s’auto-éditant. Après des années de dur labeur, Tifirelest (l’hirondelle) voit le jour. L’hirondelle est cet oiseau emblématique symbole d’émigration et de perpétuels déplacements. Comme nous l’avons signalé, aucun producteur n’a voulu prendre en charge son produit, pourtant bien concocté et bien achalandé aussi bien sur le plan des mélodies que de la parole. Dans cet album, nous découvrons à chaque halte une mosaïque de sons traditionnels, mais aussi du Maghreb et beaucoup de musique universelle. Ici comme là-bas, les éditeurs cherchent-ils à produire le rythme exclusivement aux dépens de la chanson à texte ? Kamal nous en parle :«Tous les contacts avec les maisons d’édition n’ont pas abouti. J’ai pris la décision de m’auto-produire. Tous te diront que ce n’est pas le style que nous recherchons et tutti quanti…»Loin de se décourager et refusant de se plier au desiderata des producteurs, Kamal a donc mis sur le marché de l’Hexagone, l’album Tiferest. Il ne désespère pas de voir son produit intéresser un éditeur algérien, le chanteur étant libre de tout engagement. A la question de savoir un plus sur son style musical, il explique : «Je ne peux pas définir mon style. On trouve beaucoup d’influences chaâbie, reggae, notamment dans la chanson Nfan warach (les enfants s’exilent).Ur nessussum ara (nous ne tairons pas) est un ménage de hip-hop et de musique kabyle.Ay itri (l’astre) est joué avec un rythme folklorique sur un fond techno…».Diffusé régulièrement sur les ondes des radios communautaires, l’album est composé de 10 titres où tous les thèmes sont passés en revue : l’émigration, la nostalgie, l’injustice, le Printemps noir. Il y a aussi bien sûr des chansons rythmées comme Huz imanim (danse, danse). Nous retrouvons par ailleurs Arraw n tlelli (les enfants de la liberté), Tifirelest (l’hirondelle) Ay itri (l’astre), Guitare mon amie, Anebdou (l’été), Mukhelkhal (la fille aux bijoux) et enfin Alger-Marseille, une chanson écrite dans la douleur de l’exil, en plein événements de Kabylie.

M. Ouanèche

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