Les trains de voyageurs sont quasi quotidiennement pris pour cible sur une bonne partie du réseau ferroviaire où ils circulent habituellement entre Béni Mansour et Béjaïa, un trajet de 100 km. En effet, il ne se passe pas un jour sans que ces trains ne soient pris à partie par des bandes de jeunes qui lancent tous azimuts sur les voitures qui défilent des pierres ou autres projectiles. L’effet de surprise provoque la panique des voyageurs dont certains réagissent en se couchant pour ne pas faire les frais d’une autre attaque.
Il n’est pas rare que ces agressions aient fait des blessés, ce qui contraint alors les responsables du train à interrompre le trafic pour les évacuer vers les hôpitaux les plus proches. Sinon, remplir un PV pour annoncer de tels incidents à répétition passe pour un acte banalisé qui n’intéresse pas grand monde. Certains anciens cheminots racontent qu’au temps où le chemin de fer était géré par l’occupant français de tels agissements valaient à tous les riverains du lieu où ils se produisaient d’être verbalisés. Une façon, expliquent-ils, de responsabiliser les citoyens et de les inciter à empêcher ces voyous de s’en prendre à des voyageurs vulnérables. “Le silence signifie la non-assistance des autres”, ajoutent nos sources, c’est pour cela qu’ils étaient à l’époque punis collectivement. Et de déplorer : “Aujourd’hui, c’est différent : nul ne se soucie le moins du monde de ces agressions quotidiennes, pas même les autorités qui reçoivent nos incessants PV”.
B. B.