L’huile se fait rare…

Partager

En effet, selon les chiffres obtenus auprès de la Chambre de l’agriculture de la wilaya de Bgayet, il a été engrangé à fin février 2008, 7,6 millions de litres pour un rendement à l’hectare de 8,5 qx. Au total, ce sont quelque 410 000 quintaux d’olives qui ont été triturés, ce qui donne un rendement au quintal de 18,5 litres. Hormis la parenthèse de l’olivaison 2003/2004 qui a enregistré un pic de production pulvérisant tous les records (26,8 millions de litres), la récolte de ces dernières années est caractérisée par une évolution en dents de scie, avec une constante majeure : un net recul de la production.

Cette fois encore, c’est la saison des vaches maigres, même si, bon an mal an, le paysan a toujours su s’accommoder des humeurs fantasques du climat, facteur-clé dans les fluctuations de production. Rencontrés à l’occasion de la 11e Fête de l’olive qui s’est tenue le mois écoulé à Akbou, des exploitants ont évoqué le “phénomène d’alternance” et égréné une litanie de facteurs qui, selon eux, peuvent tous, peu ou prou, avoir des incidences négatives sur la productivité.

Il est question du mode de conduite de l’arbre, tels que les mauvaises méthodes de récolte (gaulage), le manque d’entretien, l’insuffisance de l’apport en fertilisants… Les longs séjours de stockage avant trituration (qui ne devrait guère dépasser 4 jours) et l’emballage inadapté (jute) sont identifiés comme étant à l’origine du rancissement et de l’acidité élevée du produit fini.

Les responsables de la Chambre de l’agriculture ont saisi cette opportunité pour rappeler que l’Etat n’a pas versé un sou vaillant aux exploitants, en guise de dédommagement suite aux incendies de 2007 ayant réduit à néant 500 ha d’oliviers et à l’épisode neigeux de 2005 qui s’est soldé par la destruction de 1,4 millions d’arbres.

Dans la foulée, on a exhorté les pouvoirs publics à desserrer “l’étau” fiscal et à exonérer les transformateurs de la taxe sur l’environnement en ce sens que “les huileries ne sont pas des entités industrielles à part entière car n’activant que quelques semaines par an”, estime M. Iskounène, président de la Chambre de l’agriculture.

Enfin, s’agissant des crédits octroyés par l’Etat par le biais du FNDFA, les professionnels ont plaidé pour un soutien de l’investissement à l’amont (labours, greffage…) plutôt qu’à l’aval de la filière (filets de récolte, huileries…).

Nacer Maouche

Partager