L’affaire traitant de dilapidation de deniers publics à l’agence d’Algérie Poste de Réghaïa, dont le procès devait se dérouler hier devant le tribunal criminel de Boumerdès, comme prévu par l’ordonnance de notification de transmission du dossier de la Chambre d’accusation près la cour de Boumerdès, a été reporté et le dossier renvoyé devant la Cour suprême pour statuer sur la suite à pourvoir en cassation présenté par la défense du receveur de cette poste suscitée.Dans cette affaire, où le chargé des affaires juridiques d’Algérie Poste s’est constitué partie civile, deux personnes (K.H.F. et K.A.), respectivement agent et receveur à l’agence postale de Réghaïa, sont arrêtées et poursuivies pour dilapidation et détournement de deniers publics, faux et usage de faux et destruction des documents d’archives. Des faits prévus et punis par les dispositions des articles 42, 119/4e paragraphe, 219, 221 et 158 du code pénal. Dans ce contexte, une expertise faite sur décision du juge d’instruction près le tribunal de Rouiba avait conclu que la somme détournée s’élève à 14 888 064 DA. Les faits remontent à la période allant de 2001 à 2003, dans le cadre d’une enquête de routine périodique, pour le contrôle des mandats postes, diligentée par le centre national d’Algérie Poste, l’inspecteur principal découvre le pot aux roses : plus de 22 mandats de type (14-27) n’étaient pas inscrits sur la déclaration journalière (14-27) de l a poste de Réghaïa, un compte CCP falsifié, des chèques et registre (CH 60 BI) disparus. D’après le dossier d’accusation, K. H. F., fonctionnaire de l’agence de Réghaïa, avait ouvert un compte CCP d’une façon détournée au nom d’une autre personne (un handicapé non-voyant) qui aurait perdu sa carte d’identité nationale au niveau de ce bureau de poste en 2001.Par la suite, ayant reçu des chèques postaux, il passa au stade d’émission des mandats falsifiés qu’il envoya au centre national des chèques postaux pour alimenter le compte avec des sommes considérables, après quoi, il ne lui restait qu’à retirer cet argent. Ces sept collègues entendus comme témoins dans le cadre de l’enquête étaient unanimes, l’accusé se rapprocha des préposés aux guichets, saisie et paiement, plusieurs fois par jour avec des chèques au nom de cet aveugle et portant des sommes allant de 100 000 à 200 000 DA, en prenant toujours soin de porter sur le dos du chèque le terme “connu”.Toutefois, considérant que le receveur est seul responsable des archives, ce dernier a été mis sous mandat de dépôt et poursuivi pour complicité et destruction des archives. Pour le juge d’instruction près le tribunal de Rouiba, dans le cadre d’une instruction complémentaire sur demande du procureur de la République de ce même tribunal.
Saïd B.
