La Kabylie plongée dans l’insécurité

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Cette nouvelle manière de traumatiser les citoyens de la Kabylie s’ajoute au climat d’insécurité totale régnant dans la région. Attentats terroristes, attaques à mains armées, enlèvements…, sont le lot quotidien de ces citoyens, lesquels se sont retrouvés, en l’espace de deux années, la cible préférée des groupes terroristes et autres bandes de gangsters.

Afin de renflouer les caisses des groupes islamistes armés, les acolytes de Abdemalek Droukdel ciblent les entrepreneurs et les fils des riches familles de la région. Ces enlèvements, qui n’épargnent même pas les enfants, sont suivis de demande de fortes rançons. Ce terrorisme reconverti aux affaires et à la collecte d’argent n’est pas sans conséquences fâcheuses sur les investissements en Kabylie. Ainsi, après la désertion du terrain par les entrepreneurs lors du Printemps noir avec la délocalisation de leurs unités, la crainte de s’exposer à une menace de kidnapping ou d’assassinats omniprésente les éloigne davantage de cette région. L’absence de toute activité industrielle en Kabylie qui pourrait absorber le taux effarant du chômage s’ajoute à une situation déjà critique. L’insécurité constitue une forte pression sur les hommes d’affaires de la région qui ont choisi de partir plutôt que de risquer leurs biens et leurs vies. La résistance des citoyens de Kabylie face à ce terrorisme d’un nouveau genre et l’indifférence des pouvoirs publics, en charge de la mission de sécurité des citoyens et des biens, ne semble pas la meilleure riposte. L’adage dit,  » Tant va la cruche à l’eau qu’à la fin elle se casse « . Devant la persistance de cette situation, la Kabylie risque de devenir encore plus vulnérable et ce sera la libre voie à tous les dépassements.

La paix éphémère, qu’elle cherche au péril de sa vie, risque aussi de la conduire vers des horizons fermés. La cohésion sociale comme rempart contre ces agressions répétées, ne peut rien devant la sauvagerie de ces groupes, qui choisissent les monts boisés de la région comme zone de repli et d’action. Les milliers de kilomètres de montagnes en Kabylie deviennent le sûr refuge d’un tas de malfrats. Sans un sursaut salvateur en instituant des lois rigides, un plan de riposte et de répression de ce genre de tragédies avec le concours des citoyens, le cauchemar risque de perdurer. Un autre plan d’alerte et de prise en charge rapide et efficace afin d’empêcher, autant que cela est possible, que de tels crimes ne se reproduisent à l’avenir est également primordial.

Dans les pays de l’Hexagone, un plan national d’alerte est institué depuis plusieurs années. L’efficacité de cette défense a donné ses preuves dans plusieurs cas d’enlèvements. Ce plan ne peut aboutir sans un engagement serein de toute la société, à sa tête les autorités politiques.

Cet engagement de tous serait un bouclier pour épargner à nos frères et enfants de tomber dans les griffes de ces lâches criminels.

Le terrorisme se nourrit de tous les crimes.

Mohamed Mouloudj

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