A peine sorti des studios d’enregistrement, l’artiste a choisi ce jeudi les auditeurs de Radio Soummam pour leur faire découvrir son dernier album. Celui-ci comprend une dizaine de chansons traitant de thèmes variés.
Loin de se considérer comme un artiste à tout faire en solo et demeurer ainsi dans une position fœtale, Djamel Allam favorise la fusion et le partage de son parcours artistique avec les autres car croyant mordicus à la synergie.
C’est d’ailleurs le cas dans ce dernier album où l’auteur de Maradyghal a chanté en duo avec le roi du raï Khaled Hadj Brahim et la voix du comédien Sid Ahmed Agoumi dans l’un des opus qui composent l’œuvre.
La chanson est intitulée Khouya El Hachemi qui se veut un hommage au défunt maître de la chanson chaâbi.
Avec Mohamed Lamine dans A yemma aâzizen ou retsru, une reprise de la chanson de Farid Ali vieille de plus d’un demi-siècle, encore un vibrant hommage à celui dont Djamel Allam se dit pincé par sa voix. De même, A ya gallid moulana c’est une autre chanson d’Allaoua Zerrouki qui a été reprise par l’auteur, mais avec de nouveaux arrangements.
Un poème entêté Agressé dès ma naissance, en hommage à titre posthume au célèbre poète Djamel Amrani figure également dans l’album. Une musique acoustique intitulée Mille étoiles, mélange de différents styles musicaux, berce et transporte l’auditeur en voyage dans le Grand Sud algérien en quelques minutes, plus exactement à Taghit. L’œuvre de Djamel Allam comprend également une chanson sur l’Algérie titrée Tamourth et une autre sur sa ville natale Ghuri. Les deux tubes se veulent un message d’espoir pour une Algérie meurtrie et une population égratignée dans sa pudeur par une crise multiforme. En hommage aux handicapés, le nouvel album comprend une chanson titrée Dassin, laquelle est dédiée par l’auteur à tous les handicapés. Une chanson d’humour avec un style rythmé figure aussi dans le nouvel album.
La chanson interprétée en duo avec Akli D et entrecoupée par la voix de M.Fellag est intitulée Moh Serbi Latey.
Autant de tubes qui s’ajoutent au riche répertoire musical de Djamel Allam. Un artiste qui a si pleinement, si fortement personnalisé la chanson kabyle pendant plus de trente cinq-ans, se souciant d’exercer son art avec obsession.
De Mara-d yughal (quand il reviendra) paru en 1973 à l’album Gouraya en passant par Argu (les rêves du vent). Si Slimane, Salimo, Cna n Tlawin (le chant des sources), aujourd’hui l’artiste garde la même souplesse d’exécution. Sur une musique inventive, souvent surprenante tant sur le plan de l’orchestration que de l’interprétation, Djamel Allam chante des textes au souffle poétique puissant, quelquefois dépassant même la réalité, pas toujours très gaie, lesquels cependant ne laissent filtrer que l’harmonieux et le beau d’un parcours musical singulièrement coloré.
Avec le nouvel album, l’œuvre de l’artiste est un ensemble qui fait de lui un modéliste à l’algérienne, inclassable et électrique, mais avec une assise virevoltante et un entrain idéal. Lors de l’émission qui lui a été consacrée ce jeudi, l’artiste a insisté sur “un meilleur confort d’écoute et éviter que le nouvel album qui sera incessamment dans les bacs ne saute à la lecture”.
D. S.