C’est par une affaire de constitution d’association de malfaiteurs et de vol qualifié avec circonstances aggravantes que le tribunal criminel de Béjaïa a entamé hier la première session criminelle de l’année 2008. Trois jeunes, M.S., L.M. et M.K., âgés respectivement de 40, 29 et 26 ans, ont été condamnés, les deux premiers à 15 ans de prison et le troisième à seulement 7 ans de prison, vu qu’il n’est pas récidiviste. Chacun des accusés aura également à payer 1 million. Quant aux dommages et interêts dus à la partie civile, et qui sont fixés à 8000 DA, les trois accusés auront à les prendre en charge de manière solidaire. A noter que le représentant du ministère public a requis 20 ans de réclusion criminelle à l’encontre de chacun des trois malfaiteurs.
Les faits remontent à la nuit du 12 mars 2007 lorsque, selon l’accusation, à la tombée de la nuit, les trois acolytes, à bord d’une voiture de location se sont rendus dans la cité périphérique d’Ighil-Ouazoug, visant précisément un magasin de ventes de boissons alcoolisées. Et, là, selon l’accusation, sous la menace d’un couteau et d’un marteau que son possesseur fait passer pour un pistolet, ce commerçant leur donnera une caisse de 24 bouteilles de vin rouge. A la barre, ce dernier avouera que pour avoir la vie sauve, il était prêt à leur faire don de tout son magasin. Le trio s’est ensuite retiré dans un coin isolé pour consommer jusqu’à n’en plus pouvoir, le vin raflé du magasin.
Vers le milieu de la nuit, toujours à bord de la voiture de location, ils mettent le cap sur Tichy et sans doute, sur d’autres villes de la côte Est. Aux Quatre Chemins, ils embarquent un autostoppeur qui leur demande s’ils peuvent le déposer à Melbou. En cours de route, ils le délestent de son cabas et le jettent hors de la voiture.
Entre une heure et deux heures du matin, alors qu’ils étaient de retour de la Grande-Terrasse vers Béjaïa, ils prennent également en charge un autre autostoppeur. Au village du Maghra, ils lui enlèvent tout ce qu’ils trouvent sur lui, c’est-à-dire son manteau, son portable et 1 500 DA et l’abandonnent sur le bord de la route. Ils n’ont pu être arrêtés que sur dénonciation par téléphone du propriétaire du magasin de vente de boissons alcoolisées. Les trois défenseurs ont axé leurs plaidoieries sur trois arguments essentiels à savoir que la rencontre des trois accusés a été fortuite et non concertée, donc, selon eux, il ne peut y avoir d’associations de malfaiteurs, deuxièmement, leurs actes sont dus surtout au fait qu’ils étaient saoûls et que troisièmement s’ils étaient vraiment des délinquants irrécupérables, ils se seraient attaqués à la caisse du magasin et non à une caisse de vin. Aux termes de leurs interventions, chacun des trois défenseurs a plaidé les circonstances atténuantes les plus larges en faveur de leurs mandants.
B. Mouhoub
