’’Le matériel Portek soumis à expertise’’

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La Dépêche de Kabylie : Qui est Portek ? Quel est son poids et quels sont ses domaines d’intervention ?M. Abdelkader Boumessila : Portek est une entreprise de droit singapourien. C’est une société par actions, cotée en bourse, ses spécialités touchent des domaines aussi variés que la fourniture d’équipements portuaires et la gestion des terminaux à conteneurs. Elle rayonne à travers Singapour, l’Indonésie, la Chine, le Vietnam et les Etats-Unis.Depuis 2004, elle a une participation avec nous dans une société commune qui s’appelle Béjaïa méditerranéen terminal (BMT) dont l’objectif est d’organiser et de gérer un terminal à conteneurs dans le port de Bgayet. Les actions de BMT sont réparties comme suit : 51% pour l’EPB, 49% pour Portek. Le capital est de 2 millions d’USD, j’ajoute que la part de Portek a été totalement libellée en dollars.

Voulez-vous nous rappeler la finalité de la joint-venture constituée avec Portek ?L’objectif clair et unique est d’organiser et de gérer un terminal à conteneurs de 8 ha dans l’enceinte portuaires. La société BMT a été approuvée par le Conseil de participation de l’Etat. Les actes légaux ont été constitués en juin 2004. Nous avons également signé un pacte des actionnaires qui précise les attributions, les rôles et les apports de chacune des deux parties. Nous, EPB, avons la charge de la réalisation de l’infrastructure, ce qui est en cours actuellement. Portek étant, de son côté chargé de la fourniture des équipements selon une procédure bien établie. Dans le pacte des actionnaires, il est stipulé que Portek doit alimenter, en dollars, le compte de la BMT pour l’achat des équipements. Ce qui a été fait avec un premier apport de 1 200 000 USD.L’argent de Portek destiné aux équipements sera apporté au fur et à mesure de l’avancée du chantier. Portek, en tant que spécialiste pourra éventuellement conseiller, orienter BMT pour l’achat du matériel. De notre côté, nous avons prévu un système de contrôle qui consistera en l’expertise de tous les équipements par un commissaire aux apports. Cette espèce de garde-fou devra nous permettre de garantir le matériel pour au moins 20 ans, qui est la durée du partenariat.

Est-ce que ce matériel a été définitivement acquis ?Ni l’EPB ni la BMT n’ont acheté ce matériel. La BMT pourra éventuellement l’acquérir, mais uniquement après expertise, et s’il répond aux normes.

Existe-t-il dans vos accords une clause qui fait état de l’obligation d’achat du matériel auprès de Portek ?Non ! Il n y a aucune clause dans ce sens. Mais, comme nous sommes partenaires, Portek peut conseiller la BMT.

N’est-il pas dans vos projets d’asseoir une raffinerie de bitume avec toujours le même partenaire ?Je ne suis pas du tout au courant puisque nous ne faisons pas dans ce genre d’activité. Nous n’avons absolument rien à voir avec le bitume !

Concernant la réalisation de ce partenariat, avez-vous obéi aux règles de mise en concurrence ?Il y a certes eu des contacts avec Portek bien avant. Mais par la suite, comme nous tenions à installer un terminal à conteneurs à Bgayet, il y a eu un avis d’appel à manifestation d’intérêt qui a paru dans 4 quotidiens nationaux, 2 francophones et 2 arabophones. Il y a eu des réponses et Portek a été sélectionné le plus normalement du monde avec la meilleure offre. Par ailleurs, comme pour tout projet d’investissement extérieur, nous avons suivi la procédure réglementaire.Nous avons aussi engagé une série d’investigations sur Portek, sa consistance financière, son évolution en bourse. L’entier dossier soumis au conseil de participation nous est revenu avec un feu vert pour le partenariat.

L’EPB, à en croire certains, serait sur la ligne de mire de deux commissions d’enquête et Mehdi Iskounène, DG de BMT, sur la sellette puisqu’il est esté par votre entreprise en justice. Que pouvez-vous nous dire à ce sujet ?D’abord, l’EPB dans cette affaire n’a actionné personne en justice. Jusque-là le timing est respecté. Nous faisons ce qu’il faut faire pour que les choses soient ainsi. Il n’y a donc aucune raison pour qu’il y ait commission d’enquête. En tout cas, pas à ma connaissance. Il s’agit avant tout d’une opération commerciale qui est régie par le code de commerce. Nous nous assurons que notre partenaire met à la disposition du BMT les fonds d’équipements selon le timing. C’est ça l’important. Comme l’est assurément l’option conteneurisation qui est irréversible.Tout baigne dans l’huile, en somme…Je suis de nature, pour tout projet que j’engage, inquiet. Inquiet pour son bon déroulement, pour le respect des délais. Je peux légitimement m’en inquiéter et je m’en inquiète tous les jours. Pour le reste nous n’avons pas le temps de nous y arrêter.

Entretien réalisé par Mustapha R.

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