Il le dit d’ailleurs dans son nouvel album Wa Yezwaj Iaâch. Mahdi Ammad chante le divorce. Le fléau qui ravage les cœurs et la société. Il le chante, non pour s’excuser de l’avoir fait un certain temps avec la prose, mais pour tout le mal sur cet acte qui blesse, qui tue les âmes et fait souffrir des enfants, victimes sans le vouloir des erreurs des adultes. 18 ans après s’être terré dans le silence et d’avoir rangé sa guitare pour des raisons qui lui sont personnelles, Mahdi Ammad réapparaît avec un nouveau produit au genre et style tout aussi personnels.
Déjà auteur de trois albums produits, respectivement en 79, 82 et 88, Mahdi, qui a aujourd’hui la cinquantaine et est père de quatre enfants, n’est pas resté insensible—, lui qui va beaucoup mieux sur le plan social—, en revenant à la charge avec un album dont lequel il traite un des thèmes brûlants qu’est le divorce.
Pour mieux faire passer le message, l’auteur a réalisé sept clips, soit un pour chacune des chansons contenues dans l’album Wa Yezwaj Iaach, Rouh Rouh, Tamyart, Targit, Aya Rayiw, El Qadi et Ayemma, dans lesquels, il joint l’image à la parole avec des scènes très expressives.
Mais ce retour fracassant de l’enfant d’Akaoudj pourrait mêtre que momentané. En effet, l’artiste, qui a réalisé depuis la sortie de son dernier album remontant à 2006 un autre produit, ne compte pas l’éditer de sitôt en raison, dira-t-il, de la situation inextricable dont laquelle baigne la société. « L’incertitude, l’instabilité, l’échelle des valeurs entièrement inversée, font que l’artiste s’expose aujourd’hui à des défis pas faciles à lever. De ce fait, le produit en question risque d’accuser un retard et que sa sortie se fera en temps opportun, nonobstant l’importance de la thématique qu’il aborde « , nous a-t-il confié.
Il faut dire que le contenu de cet album cadre comme il se doit, avec les réalités d’un quotidien sinueux ou personne ne peut se sentir à l’abri En ce sens que l’artiste juge que sa production et sa mise sur le marché mérite de mieux cerner l’aubaine pour le faire.
Voulant savoir ce qu’il pense de la chanson en général, Mahdi Ammad s’est montré pessimiste. « Aujourd’hui la chanson est morte ! L’ONDA ne fait pas son travail, le piratage esquinte l’auteur qui, comme tout le monde le sait, n’est aucunement protégé dans ses droits. Donc rien n’est fait pour encourager : ni l’artiste ni les éditeurs encore moins les disquaires et n’assure donc la pérennité en raison de ces nombreuses embûches auxquelles tout ce monde est confronté « .
S.Klari