Des dizaines de micro-ordinateurs “qui dorment !”

Partager

Les pionniers ont acquis ce matériel sur leurs fonds propres alors que par la suite les autres ont profité des dotations. Il ne restait plus qu’à créer des “clubs informatiques”. Une salle, des ordinateurs et des tables, plus un abonnement illimité à l’Internet, devaient suffire au bonheur des élèves qui allaient abandonner les cybercafés, trop chers pour leurs maigres bourses. Une année après, voire plus pour certaines écoles, les responsables se sont rendus compte qu’ils ont été vite en besogne et que l’objectif assigné à l’opération est loin d’être atteint. La plupart des établissements scolaires possédant du matériel informatique n’en font pas profiter leurs élèves. La première raison, mise en avant par les concernés, est le manque d’encadrement dans la discipline qui doit être assuré par un spécialiste dont l’affectation ne relève pas de leurs prérogatives. Les établissements publics, tels les maisons de jeunes, ont quant à eux fait face au déficit en encadrement en procédant à des recrutements d’informaticiens dans le cadre du pré-emploi. Ce qui résout momentanément la question. Malheureusement, c’est dans les établissements scolaires où la disponibilité permanente d’un professeur est indispensable que “le manque” est crucial. Lorsqu’un lycée ou CEM se targue de posséder un matériel aussi coûteux pour les recouvrir de draps, il y a lieu de se demander si les responsables n’auraient pas mieux fait d’acquérir autre chose à la place. Dès lors que des dépenses ont été effectuées pour un enseignement de qualité, nous n’avons pas le droit de priver les enfants d’en profiter sous quelque prétexte que ce soit. Or, pour que le club puisse fonctionner, il est nécessaire de recruter un spécialiste en informatique et pourquoi pas un professeur qui s’en occuperait en dehors des heures de classe. Les associations culturelles qui ont la chance de compter des informaticiens volontaires parmi leurs adhérents obtiennent des résultats appréciables. Pour ne pas fermer la porte sur des dizaines de millions de matériel, certains directeurs se sont rabattus sur un recrutement dans le cadre du filet social. Des postes précaires qui ont montré leurs limites et que des ingénieurs qui ont sacrifié tant d’années d’études ne se pressent pas d’occuper pour 3 000 dinars par mois.

Nacer B.

Partager