Etat des lieux et perspectives

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La restauration et l’aménagement du patrimoine existant et tous les espaces culturels, notamment en l’inscrivant comme un acte présent dans le quotidien des Boujiotes est aujourd’hui l’une des prérogatives de la Direction. C’est ce qu’a voulu dire le directeur de la Direction de la culture de la wilaya de Béjaïa, M. Nacer Mourad, dans un point de presse organisé en leur siège dans l’après-midi de dimanche. En effet, après avoir brossé un tableau sur l’état des lieux dans ce domaine, le conférencier a signalé le besoin ardent du secteur de revêtir un nouvel habit qui lui donnerait une nouvelle dimension, et ce par la mise en valeur des sites et classement des monuments tant historiques que naturels.

Avant d’indiquer ces vestiges historiques ayant bénéficié d’aménagement et d’un classement—, opération entamée en 1968—, comme patrimoine national, le directeur avance que la Direction a inscrit pour l’année en cours deux projets d’une grande importance. Il s’agit d’une annexe du Centre national de recherches préhistoriques anthropologiques et historiques (CNRPAH) pour qui une assiette pouvant accueillir ce projet est d’ores et déjà localisée à Melbou. L’autre œuvre consiste en la réalisation d’une bibliothèque publique de 2 000 à 3 000 m2 dans la ville de Béjaïa, laquelle a été soumise aux élus de la wilaya pour le choix du terrain. Concernant la restauration des sites laissés à l’abandon, ce volet est d’un intérêt particulier pour l’administration bien que l’opération n’est pas uniquement du ressort de la Direction de la culture, explique-t-il. Au total, 12 sites et monuments historiques ont été classés, quatre sites naturels ont été également aménagés et reconsidérés, huit sont proposés au classement, dont trois ont été admis, 15 monuments répertoriés mais non encore classés. Ces sites désignés “Patrimoine national” datant pour la plupart de l’époque médiévale et de l’Antique Romaine sont : Porte El Fouka (œuvre hammadite), Fort Bordj Moussa (espagnole), Fort Casbah (de l’époque Hammadites), Maison du congrès de la Soummam (œuvre coloniale), Koubba de Sidi Touati (Hammadite), Remparts Hammadite, Cippe romaine de l’antique romain, Mihrab de la mosquée Ibn Toumert (Romain), Citernes d’El Araouia (Romaine), Tiklat ou Tubusuptu (de l’antique romaine) et enfin la Citadelle des Zianides ou Timsizdekt datant de l’époque des Zianides se trouvant à El Kseur.

D’autres ont également retenu l’attention des autorités et bénéficié de cet intérêt en vu d’assurer leur protection et leur sauvegarde. Reconnus tels qu’endroits touristiques pouvant jouer un rôle important dans le développement du tourisme dans la région, ces derniers sont : les Corniches de Béjaïa, Tichy, Aokas et celle de Souk El Tenine. En attendant d’élargir cette opération de conservation, un éventuel classement de monuments est prévu pour l’année en cours. Ces travaux de réparation concerneront entre autres les deux portes Bab El Fouka et Baba El Bahr, restauration du fort Abdelkader ainsi que la Qalaâ de Béni Ababas, notamment le fort Gouraya, Afalou Bou Rummel et l’Aqueduc de Toudja. Sur cette opération, qualifiée de difficile vu les moyens humains et matériels qu’il faut déployer, car en matière de conservation du patrimoine, les procédures y afférentes sont lourdes et lentes, M. Nacer dira que tout classement doit suivre une série de procédures, lesquelles engagent l’intervention des spécialistes qui devront fournir un dossier solide comportant l’historique du site en question dans le but de subir cette épreuve du classement au niveau wilayal puis national. En d’autres termes, toute opération de classement nécessite étude, réalisation et enfin la restauration. Concernant les projets en chantier, le conférencier dira qu’actuellement quatre structures culturelles dans la wilaya font l’objet de restauration et d’aménagement, à savoir le Théâtre régional de Béjaïa présentement fermé pour des travaux, lesquels ont nécessité une enveloppe de 72 millions de DA. La Maison de la culture, cette vieille bâtisse qui s’écroule de jour en jour, subit également des travaux de réhabilitation de la moitié de sa toiture endommagée par les intempéries de novembre 2007, la réfection de la cinémathèque et enfin la restauration de l’ex-tribunal en annexe de l’Ecole nationale des beaux-arts dont la réalisation exige en premier lieu la mise en place de micro pieux à l’effet de consolider l’édifice. Par ailleurs, et pour structurer le mouvement culturel dans la wilaya et l’inscrire dans la pérennité en lui donnant un aspect particulier, la Direction a également inscrit pour l’année courante d’autres activités dans le but d’associer un mouvement associatif à caractère culturel en mettant à leur profit 49 bibliothèques, dotées de livres et de matériel informatique, implantées au niveau des communes. Une manière de donner un souffle à l’activité. Pour ce qui est du volet animation, le directeur assure que même si la majeure partie des infrastructures pouvant accueillir ce genre d’activité sont en chantier, ceci n’empêchera sans doute pas la tenue d’une série de manifestations culturelles qui sont prévues pour bientôt. Béjaïa participera au Festival du théâtre professionnel pour enfant qui aura lieu à Khenchela du 17 au 21 mars comme elle sera représentée par l’Association Etoile culturelle d’Akbou lors de la semaine de l’Amazighité qui s’étalera du 19 au 21 mars. D’autres manifestations sont également prévues à la Maison de la culture du 18 au 20 du mois en cours.

F. Lahiani

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