Le recours à la grève de trois jours, lancée à deux reprises par les paramédicaux, n’a eu aucun écho favorable.
Les grévistes ont repris le travail, aujourd’hui, avec le ressentiment d’un prêcheur dans le désert ; ils n’ont eu droit qu’au mépris et à l’indifférence des pouvoir publics, ce qui ne fera » qu’attiser la flamme du mécontentement et l’ire de la corporation », selon les syndicalistes.
La chefferie du gouvernement et Le ministre de la tutelle semblent se complaire dans leur attitude négationniste, en traitant les grévistes, notamment leurs représentants, de tous les qualificatifs avilissants. Le SG du SAP, syndicat algérien des paramédicaux, s’est dit outré par l’attitude de fuite en avant à laquelle ont recours le ministère de leur tutelle et les représentants du gouvernement à chaque fois que les syndicats autonomes, pourtant bel et bien en conformité avec la loi, revendiquent les droits des travailleurs. En effet, au deuxième débrayage, il n’y a eu ni ouverture de dialogue, ni négociation, ni même un retour d’écoute susceptible de donner une lueur d’espoir aux paramédicaux, pourtant fort de leur représentativité dans le secteur de la santé.
Le corps des paramédicaux, qui compte 92 000 éléments, représente la moitié du personnel du secteur de la santé ! Ghachi Lounes du SAP a fait part de l’adhésion de leur syndicat au mot d’ordre de la coordination des syndicats autonomes (CSAFP), à travers laquelle ils comptent entreprendre d’autre actions le mois d’avril prochain. Joint par téléphone hier le SG du SAP a confirmé que leur débrayage a fait l’objet d’un dépôt de plainte du ministère de la Santé publique visant à frapper la grève du sceau de l’illégalité.
A ce titre, il nous dira : « Pour le moment, on a reçu aucune notification de la part de la justice…
Normalement, on a pas enfreint la loi ; la grève est un droit légitime… c’est, plutôt, eux qui l’ont bafoué. » Par ailleurs, au moment où le LMD patauge à l’université, souffrant de mille et un griefs, les paramédicaux réitèrent qu’ils s’attellent au nouveau système d’enseignement ; ils déplorent le retard du ministère de l’Enseignement supérieur quant à la structuration de la formation des paramédicaux dans le cadre du système LMD. » Le système peut nous propulser vers un autre statut, une formation de qualité, …On s’intéresse à ce système de l’infirmier en soins généraux aux sages femmes. « , affirment les paramédicaux. En attendant un signal fort de la part du ministère de la Santé, le SAP a renforcé les rangs de la coordination des syndicats autonomes, » La base est prête à aller vers la radicalisation du mouvement, quitte à aller vers une grève illimitée, s’ils persistent dans leur attitude de refus face à nos doléances « , a-t-il déclaré.
Ahmed Kessi
