Le calvaire des habitants

Partager

Le calvaire des habitants est une conséquence de cette situation.Le marché “Edimco” commence de la cité 18-Février à la porte de l’université. Bi-hebdomadaire (lundi et jeudi), ce marché est unique en son genre, car il n’existe dans aucune autre région que Béjaïa de marché bi-hebdomadaire. Mais, là n’est pas le problème. C’est plutôt le préjudice qu’il cause aux habitants de la cité 18-Février. En effet, le “tapage” se fait dès l’aube par le biais des hauts parleurs qu’utilisent les commerçants. Pire encore, une fois le marché fini, les produits impropres à la consommation sont jetés dans l’oued. De plus, à l’instar de tous les marchés, celui appelé “Edimco” pullule de “voleurs” ou pickpockets. Toutefois, la particularité des “voleurs” du marché sus-cité, c’est qu’ils “trient leur butin” à… l’intérieur des cages des bâtiments de la cité 18-Février et y abandonnent ce qu’ils jugent inutile. Et là, c’est facile à deviner, il s’agit naturellement des papiers, à l’instar des pièces d’identité. De plus, il arrive que des “accrochages” s’y déroulent lorsque ces délinquants sont surpris par les victimes qui se rendent compte qu’elles ont été volées. Et pour terminer avec le préjudice que porte le marché “Edimco” aux résidants de la cité 18-Février, le lieudit est devenu un endroit idéal pour tous les fléaux sociaux. De leur côté, les résidants ont saisi à maintes reprises les autorités locales de la capitale des Hammadites pour délocaliser le marché, puisque cela a été fait deux fois : la première de la cité Iheddaden à la zone où se trouve l’usine de Boualem Tiab et une deuxième fois vers la cité 18-Février où il se trouve à ce jour. Signalons que les deux délocalisations ont été effectuées à la demande des résidants d’Iheddaden puis, par Boualem Tiab lui-même. Nous remarquerons que — puisque les raisons sont les mêmes, à savoir les préjudices qui en découlent — les habitants d’Iheddaden ne valent pas mieux que ceux du 18-Février pour que l’on n’écoute pas ces derniers. Pire encore, vu la sourde oreille que font les autorités aux nombreuses doléances des “victimes actuelles”, il est anormal “qu’une seule personne” soit écoutée alors que “toute une cité est méprisée”. Ensuite, comme conséquence des “déchets” jetés dans l’oued une fois le marché terminé et en l’absence de la collecte quotidienne des ordures, à chaque hiver cet oued déborde et la cité 18-Février est inondée. D’ailleurs, durant les inondations du 1er-Novembre 2000, les résidants ont été immobilisés dans leurs logements durant deux jours. Il y a eu des dégâts matériels énormes dont… des véhicules importés par la crue de l’oued! En fait, l’assainissement a été refait mais ce n’était pas le problème puisque la cité 18-Février a été construite à quelques centimètres en-dessous de l’oued, d’où les inondations à chaque hiver. C’est pour cela que la délocalisation du marché est une nécessité absolue et le règlement du problème de l’oued ne se fera qu’avec une étude pour une déviation convenable des évacuations des eaux. Le troisième préjudice porté aux résidants de la cité 18-Février est relatif à l’implantation, et ce depuis plus de huit années, d’un dépôt de matériaux de construction alors qu’un décret du wali de Béjaïa stipule l’interdiction formelle d’implanter un dépôt de vente de matériaux de constructions à l’intérieur de la ville. En fait, celui-ci n’a été autorisé qu’à titre “provisoire” mais, et c’est connu chez nous, le provisoire est souvent devenu “éternel”. Mais, ce n’est pas l’implantation elle-même qui porte préjudice aux habitants de la cité 18-Février mais, entre autres, le fait qu’il se trouve au-dessus des sorties des eaux usées. A cause de cela, les services d’hygiène de l’APC de Béjaïa ne peuvent même plus effectuer des opérations d’assainissement puisque les “tampons” sont carrément couverts de matériaux de construction.

De plus, n’oublions pas de signaler les désagréments causés aux habitants de la cité 18-Février comme conséquence des “activités” du dépôt des matériaux de construction : poussière et “tapage” matinal dû au nettoyage des camions de transport. Enfin, dire que les autorités locales ont fait la sourde oreille face aux doléances des résidants n’est pas tout à fait vrai puisqu’une instruction a été donnée pour la délocalisation du marché vers la zone industrielle du côté de la cité Bouledjloud. Mais, le refus des résidants de cette cité et même… des commerçants eux-mêmes aurait mis cette décision aux calendes grecques. La fermeté et l’autorité de l’Etat manquent vraiment à “Yemma Gouraya”.

Tarik Amirouchen

Partager