L’adieu au militant intellectuel

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Beni Douala encore une fois revisitée; l’un de ses enfants qui a beaucoup donné au combat et à la culture amazighes a été inhumé à Taguemount Azzouz, non loin du village de Tizi Hibel où l’hommage à Feraoun, continue de se faire par diverses activités, mais aussi à quelques encablures du village Taourirt Moussa où le chantre de la chanson kabyle repose depuis 1998. Rachid Alliche, cet illustre écrivain d’expression amazighe, ce militant de la première heure du Mouvement berbère, est resté humble et s’est consacré à la reconnaissance et à la production culturelle amazighe, se plaçant loin des turbulences politiques et politiciennes ayant marqué le combat identitaire amazigh.

Il n’est pas fortuit d’évoquer Matoub Lounès, Mouloud Feraoun, natifs de ces hauteurs d’Ath Douala, c’est dire l’importance et la richesse de l’environnement qui a enfanté Rachid Alliche. Diplômé en physique, il poursuit une formation en langues africaines en France, fait un retour au bercail pour servir, du mieux qu’il pouvait, l’épanouissement du combat identitaire amazigh. L’enfant de Taguemount Azzouz, terrassé par une maladie contre laquelle il a lutté sans arriver à la vaincre, a rendu âme à l’hôpital Mustapha-Pacha, mercredi dernier. Il a été inhumé jeudi dans la modestie qui a toujours caractérisé l’homme de son vivant

C’est sous une pluie battante et en présence de ses amis de combat, d’artistes, d’intellectuels et d’anonymes que le corps du défunt est mis en terre. La cause amazighe et la culture nationale viennent de perdre un Juste. Il rejoint désormais la longue liste des hommes de culture de la région partis, eux aussi, après un dur et sinueux combat. Parmi les présents, on peut citer Slimane Hachi directeur du CRAPE, Abdenour Abdesselem, écrivain-chercheur, Ould Ali El Hadi, directeur de la culture, Belaïd Abrika du Mouvement citoyen, Med Allaoua et Brahim Medani, artistes, et d’autres figures du monde de la culture et compagnons de lutte. A préciser la brillante absence du personnel politique, aussi bien du FFS que du RCD, avec lesquels, pourtant, Rachid Aliche a partagé les moments de combat sans s’y impliquer organiquement.

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