Zedek Mouloud :
» C’est un grand homme qui s’en va «
l » Rachid est quelqu’un qui a beaucoup travaillé « , témoignait-il.
Il a ajouté qu’avec son départ, » beaucoup de choses partent avec lui. « Zedek Mouloud faisait allusion à la production intellectuelle en tamazight que le défunt Alliche réalisait. Par ailleurs, Zedek a souligné que » Rachid Alliche manquera assurément au travail qu’on fait pour Tamazight et la littérature. « Enfin M. Zedek dira que » c’est un grand homme qui s’en va et c’est triste. «
Slimane Hachi :
» Alliche avait une vie culturelle intense «
l « Nous venons de perdre Rachid Alliche qui est un écrivain en tamazight, le premier à avoir écrit un roman en kabyle « , a souligné Slimane Hachi, chercheur éminent en préhistoire. M. Hachi a ajouté que Alliche « est l’inventeur de la forme romancée de l’écriture berbère.
C’est avec Asfel que le défunt Alliche signe son engagement pour une nouvelle littérature kabyle. Ensuite il a publié Faffa, et de témoigner que « Alliche avait une vie culturelle très intense », notamment avec les animations d’émissions radio.Enfin M. Hachi a ajouté » qu’aujourd’hui nous perdons un pionnier dans l’écriture et un acteur important dans la culture berbère, algérienne et maghrébine. »
Arav Aknine :
» Il était toujours porté sur la chose intellectuelle «
l“J’apporte mon témoignage pour dire que Rachid Alliche était un brave homme.
C’est ainsi que M. Aknine a tenu à témoigner sur la vie du défunt. Lui qui l’a côtoyé des années durant a ajouté » qu’il était sage et porté sur la chose intellectuelle.”
M. Aknine a indiqué que la chose intellectuelle » était de tout temps sa caractéristique. » Enfin il a ajouté que » Dieu ait son âme, et c’est tout ce que je peux dire de lui « .
Abdenour Abdeslam :
» Ses ouvrages demeurent un support pédagogique «
l » C’est toujours triste d’assister à l’enterrement d’un ami « , c’est en cette phrase que M. Abdeslam a tenu à s’exprimer sur la disparition de Rachid Alliche. » Un écrivain talentueux qu’il a été en créant un genre moderne de l’écriture directement en berbère « , a-t-il ajouté. » Il s’est totalement sacrifié pour la cause, ses ouvrages demeurent une référence dans la mesure où ils sont utilisées comme un support pédagogique par l’ensemble des enseignants de langue berbère « , a-t-il souligné. Ses textes ont servi déjà et j’espère qu’ils continueront à servir à la composition de l’examen de bac français.
» Il a été un militant qui nous a appris à être gentils et sympathiques. » Il nous a toujours recommandé la simplicité. Une personne très simple.
Il part simplement, la pluie nous accompagne. Comme on dit en kabyle » Aman d laman « .
Velaid Tagrawla :
» Il disait seulement ce qu’il fallait dire «
l Pour l’artiste-animateur, Velaid Tagrawla, Rachid Alliche, qu’il a connu, d’abord à travers son roman Asfel qu’il a acheté à Paris en 1982 chez Imedyazen, ensuite à la radio, est un grand militant et un homme de grande valeur.
Velaid se remémore de cet homme humble, qui ne parlait pas beaucoup, et de dire que, » Rachid disait seulement ce qu’il fallait dire. »
Le travail qu’il a réalisé en étant animateur à la Chaîne II » est monumental « , témoigne Velaid Tagrawla. Et d’ajouter que le compagnon de Rachid, en l’occurrence Arezki Graïen, est aussi un grand militant à qui il faut rendre un vibrant hommage. Velaid se rappelle que vers les années 78-79, à la rue Larbi Ben M’hidi, à Alger, les militants berbéristes de cette époque, comme Rachid Alliche, Arezki Graïen, Ferhat Imazighen Imula… se donnaient rendez-vous dans un appartement.
Il a souligné que Arezki Graïen avait écrit sur le seuil du bâtiment le mot » Irgazen « . Abordant son passage à la radio, Velaid indique que grâce à son émission pour les enfants, Mohamed Allaoua est passé par cette école. Tagrawla a ajouté qu’à l’ONDA, Rachid Alliche assurait la mission de recueil de la poésie chez les Touareg et les autres parlers berbères comme le chleuh…
Velaid a indiqué que même avec les désagréments que leur génération a vécu à la Chaîne II, » Rachid est resté lucide, calme ». Enfin, il souligné qu’avec Rachid, » on sentirait le parfum de la pipe et que Dieu ait son âme. »
Med Allaoua :
“Il était mon maître”
l “La mort précoce de Rachid Alliche est une grande perte pour la culture amazighe en général et kabyle en particulier. Il était un grand érudit et plein de pédagogie. Durant les années 90, il animait une émission enfantine sur la Chaîne II qu’il préparait tous les lundi soir et qui était retransmise les vendredi matin, j’y participais dans la chorale et mes premiers intérêts à la chanson sont nés dans cette émission. Le maître Rachid Aliche m’encourageait exceptionnellement à briller dans toutes les musiques et chants mais il insistait à m’intéresser beaucoup plus à la chanson kabyle. Il encourageait tous les enfants, qui venaient à l’émission, il ramenait même des bonbons qu’il distribuait à tout le monde. Son militantisme et engagement étaient exemplaires, il avait choisi d’investir la population infantile car disait-il, ce sera les hommes de demain.
Il y a moins de 10 jours, je lui ai rendu visite à l’hôpital, il était éreinté et fatigué, des hommes de la trempe de Rachid Aliche sont rares. Dommage qu’il soit parti si jeune, il pouvait encore donner beaucoup à la cause amazighe”.
Brahim Medani, artiste :
“Sa mort est un gâchis”
l “La grandeur de Rachid Alliche réside d’abord dans sa modestie et surtout dans l’œuvre d’expression amazighe qu’il vient de léguer aux générations futures. Sa mort sera bien ressentie par tous ceux qui mesurent la dimension de l’homme, l’artiste, l’homme de culture et l’universitaire qu’il était”.
Propos recueillis par : N. B. et M. M. et B. T.