Les jeunes de Tizi-Ouzou ne décolèrent pas

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Les jeunes de la cité des 2000-Logements ne décolèrent pas et semblent être décidés à maintenir leur protestation jusqu’à la satisfaction de leur revendication. Hier, leur colère a atteint son paroxysme. Ils ont paralysé toute la Nouvelle-Ville qui a été entièrement barricadée, les protestataires ayant étendu leur champ d’action. C’est aux environs de 14 h que les groupes de manifestants commençaient timidement à se faire remarquer aussi bien au niveau du carrefour du 20-Avril qu’à proximité du versant ouest de leur quartier. Dans un premier temps, pendant que certains jeunes rejoignaient la foule, les insurgés ont procédé à la fermeture de la route, bloquant la circulation automobile.

La situation ne cesse de prendre de l’ampleur, d’ailleurs, la protestation s’est complètement propagée vers l’autre flanc de la cité. Ce fut, donc, un tumulte déscriptible dans les environs car les manifestants voulaient durcir encore le ton, histoire de vouloir faire réagir les pouvoirs publics et les faire plancher sérieusement sur leur cas. Des troncs d’arbres et autres débris ont été déployés par les jeunes émeutiers pour servir de barricades de fortune. Les images sont similaires à celles du Printemps noir, surtout lors de l’intervention des éléments des services de sécurité.

Les éléments de la brigade anti-émeutes se sont ainsi déplacés vers la rocale Sud qui était, elle aussi, fermée à la circulation automobile. Voulant en découdre avec les services de l’ordre, les manifestants essayèrent de maintenir leur action mais apparemment en vain puisque des arrestations auraient été opérées pour, sans doute, disperser les manifestants et rétablir la circulation.

Mais, cela n’a aucunement empêché les autres groupes d’ériger des pneus enflammés sur la voie publique notamment au niveau du « Fleuriste ». D’ailleurs, les automobilistes, même les chauffeurs de bus, ont dû rebrousser chemin pour contourner le lieu des escarmouches jonché de toutes sortes de débris et de pylônes arrachés. On a appris que les manifestants devront voir le wali samedi prochain.

C’est cette information qui a, à coup sûr, permis d’apaiser la colère des jeunes. Pour rappel, ce mouvement de protestation a commencé dans la nuit de vendredi dernier au moment où les insurgés ont barricadé le carrefour de l’université de Hasnaoua, et ce, avant de paralyser, samedi, toute la ville par une action qui a créé un grand embouteillage. Le lendemain, dimanche, les jeunes de la cité en question ont réédité leur mouvement mais sans pour autant bloquer la route principale. Par ailleurs, il y a lieu de rappeler que la goutte qui a fait déborder le vase est l’information faisant état de l’attribution « arbitraire » et «injuste » des locaux de l’ancien Souk El Fellah pour en faire un centre commercial. Hier, en fin de journée, si un calme précaire semble revenir, il n’en demeure pas moins que la situation reste toujours tendue.

A.H

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