Au moins 7 jeunes ont pris le maquis

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Chose inquiétante, les sanguinaires du GSPC qu’on croyait réduit à des loqueteux fortement affaiblis suite aux coups de boutoir des forces étatiques de sécurité n’ont pas cessé ces dernier mois d’enrôler d’autres jeunes dans leur mouvance pour tenter de compenser leurs pertes et redditions.Ce qui n’était qu’une faible rumeur, il y a moins de dix jours, à l’est de Boumerdès vient d’être confirmée. Pas moins de 7 islamistes ont, selon des informations, pris le maquis durant ces deux dernières semaines dans la contrée précitée.Dans la localité d’Ouled Aïssa, qui n’a jamais été à l’abri des exactions terroristes, d’autant qu’elle est coincée entre les maquis de Ghzerwal et Sidi Ali Bounab — Toujours infestés d’éléments irréductibles du GSPC — on parle de trois jeunes qui ont rejoint, il y a deux semaines, la faction sanguinaire locale d’El Ansar.Agés entre 19 et 21 ans, deux d’entre-eux D. Y. et C. A. Le premier cité exerçait tantôt comme fellah tantôt comme berger à la lisière de la forêt voisine de Tertera. A peine plus âgé que lui, le second n’avait aucune activité salariée. Personne ne pouvait les soupçonner d’accointances avec l’islamisme armé. Maintenant les faits parlent d’eux-mêmes.Alors qu’on s’inquiétait de leur absence au village durant plus d’une semaine, des riverains les ont vus en compagnie des éléments d’un commando local du GSPC sévissant dans les bois avoisinants, rapporte un membre des GLD.On se demande comment ces jeunes ont été enrôlés. Est-ce par la force ou à la suite d’un endoctrinement ? Les observateurs expliquent, en substance, que le GSPC applique à la moindre occasion, les deux moyens tout en restructurant ses réseaux clandestins.Il y a quelques mois, les autorités locales prenaient attache avec les familles des terroristes pour faciliter la réinsertion de leurs enfants “égarés” dans la société.Conjuguée à la forte pression des forces de l’ANP sur les maquis, cette opération fut fructueuse, particulièrement entre novembre 2004 et mars dernier. Pas moins d’une vingtaine de redditions ont été enregistrées dans cette période à l’est de Boumerdès. Et durant le premier trimestre 2005, près de 30 terroristes ont été éliminés.Subitement la situation a changé. Entre fin mai et début juin, trois nouvelles recrues du GSPC sont signalés à Baghlia, précisément dans l’agglomération de Chaâbna.Agés entre 23 et 25 ans, deux éléments de ce nouveau trio sanguinaire, selon nos sources, Lakhdari, deux cousins germains, dont un proche fut abattu en tant qu’élément dangereux du GSPC, il y a cinq ans par les forces de sécurité en ratissage dans cette région. L’autre nouvelle recrue, G. M., 22 ans On appréhende la reconstitution de ces groupes armés, particulièrement à la périphérie des centres urbains. Pour atténuer leur angoisse, certains villageois pensent que les nouveaux terroristes s’apparentent à des brigands. “Ils prennent le maquis pour racketter les habitants, se remplir les poches avant d’espérer profiter du pardon, voire de l’amnistie dans le cadre de la politique de réconciliation nationale annoncée il y a une année”, a-t-on analysé en substance. Mais les faits accentuent la psychose des paysans et des commerçants soumis à la moindre baisse de la vigilance au payement de la djizia (dîme), en échange de leur survie. S’élevant souvent à plus de 20 millions de centimes pour les vignerons, chaque année, a-t-on précisé, cette djizia appauvrit les concernés et par ricochet les citoyens, les revendeurs et les clients. Même inquiétude à Zemmouri ou au moins deux autres jeunes, dont A. R., ont basculé, il y a une semaine, dans la violence islamiste après avoir certainement activé clandestinement au profit du GSPC. Dans le même temps, les forces de sécurité ont mis la main, a-t-on affirmé, sur un élément d’un réseau de cette mouvance sanguinaire d’obédience salafiste. Originaire du village voisin de Mendora, l’individu arrêté avait à sa disposition une voiture pour se déplacer et signaler aux terroristes les faits et gestes des personnes ciblées, a-t-on encore signalé.Des consignes sont réitérées, ici et là, particulièrement aux membres des GLD et aux patriotes pour redoubler de vigilance au moment où les férus de sécurité renforcent leurs positions dans différents endroits stratégiques.

Salim Haddou

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