De récents logements transformés en poulaillers

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Des logements acquis dans le cadre de l’opération de l’aide à l’auto-construction et récemment réalisés sont transformés en poulaillers, ce qui démontre on ne peut mieux la manière par laquelle ont été distribuées ces aides et surtout les “critères retenus” dans la sélection des bénéficiaires alors que de vrais nécessiteux croupissent encore dans des logis précaires et vétustes, et pour certains cas menaçant même ruine, que l’on use du désormais classique (en Algérie) clientisme, passe droit et autres favoritismes pour des postes d’emploi (filet social inclu) où tout autre avantage social : l’opinion publique a fini par l’admettre (malgré elle). Le phénomène ayant fini par être banalisé (tout comme le terrorisme) jusqu’à ignorer ceux qui croupissent encore dans des taudis insalubres sur tous les points de vue soit du côté de la santé de ces malheureux que le sort a fait naître dans une région au climat exceptionnellement rude, soit encore sur le volet sécurité. Ces chaumières sont loin de protéger leurs occupants des incursions terroristes où tout autre forme de criminalité qui commence à prendre des proportions terrifiantes, et cela au moment où l’on se démène comme des diables pour mener à terme et dans les délais le million de logement du président de la République. Que ceux chargés d’améliorer les conditions et le niveau de vie des couches sociales défavorisées viennent faire une tournée dans ces contrées reculées de l’arrière pays ! Pour la première fois dans l’histoire de la région, la daïra de M’chedallah compte quelques députés de sa circonscription dans l’actuelle APN ainsi qu’à l’APW. Ces élus du peuple ont-ils déjà oublié pourquoi ils sont propulsés si haut et par qui ? Lors de la proclamation de leur admission au cycle de Tighant Youcef, toute la région était en liesse et les a fêtés comme il se doit. Certes, les quelques élus du peuple ne peuvent pas à eux seuls faire des miracles mais porter haut et fort les revendications de leur région et attirer l’attention sur sa précarité sociale reste à leur portée. Une simple virée au niveau des cités dortoirs du chef-lieu de la commune de Saharidj — sans parler des villages — et l’on se rendra compte combien le déficit en matière d’habitat est criard. Pour rappel, ce gros centre urbain de Saharidj a fait office du temps de l’occupation française de “Centre de concentration” où ont été regroupés les villages Ivalvaren, Ath Ali Outhemim, Ighil Hamadh et enfin Aggache. Pour chacun de ces villages rebelles, ils ont construit des “logements cellules” avec un double grillage électrifié et en fil barbelé, plus quatre guérites de surveillance et avec une seule sortie contrôlée. Ces logements ont été construits en 1958 et avaient une durée de vie de 10 ans. Des centaines de citoyens croupissent toujours dans ces cellules aménagées à la hâte sans aucun confort ni salubrité. Ces cinq cités, Ighil Hamadh, Thaydha, Ighil Ouzzekour et enfin celle du “centre social”, sont ni plus ni moins que des ghettos qui gardent encore les stigmatiques et les traces de souffrances de leurs occupants durant la guerre de Libération au même titre que celles de la cité dite des “Urgents”, construite en plein centre-ville pour accueillir les “Réfugiés” qui ont fui le terrorisme en 1998 et qui y sont toujours malgré le recul sensible de ce même terrorisme. Ne pense-t-on pas que ce sont tous ces citoyens qui doivent bénéficier en priorité de cette quote-part du million de logement ? Au fait, où est passé le fameux programme de “L’aide au retour” de ces réfugiés initié par la wilaya en 2002 ?

Omar Soualah

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