Le maire de Tizi-Ouzou, M. Belhadj, se dit « outré et embarrassé » par une affaire qui risque de mettre son exécutif en mauvaise posture.
Pas moins d’une vingtaine de pères de famille du village Tala Athmane, relevant de la commune de Tizi-Ouzou sont montés au créneau, la semaine dernière, pour mettre à nu et dénoncer une affaire d’escroquerie dont ils sont victimes. Une filouterie qu’un élu sur la liste des Indépendants originaire du même village, avait orchestré pour ses besoins de la campagne électorale, lors des partielles de 2005.
Selon les victimes qui ont pris attache avec notre bureau, l’indélicat » représentant du peuple avait usé d’un subterfuge pour nous extorquer de l’argent en nous promettant de régulariser notre situation foncière en vue d’accéder au droit d’aide à l’autoconstruction. » L’enveloppe se chiffre à 500 000 dinars.
Profitant de la naïveté des gens, dont la plupart n’ont aucun niveau d’instruction, le candidat indépendant qui voyait, en eux, de potentiels électeurs, n’hésita pas à user de subterfuges pour leur réclamer des sommes d’argents qui varient entre 3 000 et 5 000 dinars, selon la situation sociale de ses victimes.
Ainsi, ces pères de famille qui rêvaient d’un toit décent qu’ils comptaient construire eux-mêmes, à défaut d’accéder aux logements construits par l’Etat, ont cru trouver en l’enfant de leur village qu’ils propulseront d’ailleurs au siège de l’Assemblée communale, un digne représentant et honorable « serviteur » de leur communauté. D’où leur confiance aveugle à lui verser l’argent qui servira, selon ses promesses, à payer les honoraires d’un géomètre très connu sur la place de Tizi-Ouzou, qui devait leur établir les documents topographiques de leurs biens fonciers nécessaires aux dossiers d’aide à l’autoconstruction. Ne voyant rien venir, trois ans après les faits, certains d’entre eux décident alors de prendre attache avec les membres de l’actuelle commission sociale pour s’enquérir de l’état d’avancement de leurs dossiers. Cette dernière les informe qu’elle n’est en possession d’aucun dossier les concernant. C’est à partir de là que fut découvert le pot aux roses et les malheureuses victimes se rendirent compte qu’elles étaient dupées et escroquées par leur élu. La commission sociale, gérée par deux élus de l’opposition (un élu du FFS et un autre du RCD), saisit alors le maire sur cette affaire dont l’auteur de la tromperie n’est autre que celui avec lequel le groupe FLN dont est issue le chef de l’exécutif communal, avait contracté une alliance. Encore pis, M. Belhadj est d’autant plus gêné par cette affaire qu’il se rend compte que son auteur n’est autre laquelle la personne à qui il a délégué de gérer les affaires courantes de la municipalité à l’antenne de Tala Athmane.
Devant la pression des victimes qui se sont constituées en un collectif et les risques d’essoufflement de l’alliance politique qui forme son exécutif, le maire accepte de prendre en charge l’affaire et organise une rencontre avec le collectif, mardi dernier, dans la salle des délibérations du siège de la commune durant laquelle l’édile communal leur a promis de prendre leurs dossiers et leur octroyer des aides à l’autoconstruction.
M.A.T.