Risque d’implosion de l’exécutif

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Le scandale qui secoue l’exécutif de l’APC de Tizi-Ouzou risque de provoquer une crise sans précédent au sein de l’actuel exécutif, où le FLN pilote les commandes.

Les résultats des élections de novembre 2007 n’ont pas donné de majorité absolue. M. Belhadj du FLN est passé maire de Tizi-Ouzou en s’appuyant sur deux élus indépendants pour s’adjuger la majorité absolue et pouvoir délibérer, face au bloc opposant constitué du RND, du RCD et du FFS.

Le groupe FLN fait face à un scandale qui risque de voir l’implosion de l’exécutif et du coup, relancer la politique d’alliance. Par contre, le scénario en passe de s’installer s’achemine vers un blocage systématique de l’assemblée, ce qui ne change en rien le cours des événements, puisque depuis 4 mois, le maire de Tizi-Ouzou n’a fait preuve d’aucune opération d’intervention qui marquera les esprits des citoyens.

La ville de Tizi-Ouzou, vitrine par excellence de la wilaya, ne dégage aucune amélioration en matière de gestion de l’environnement, ni de chantiers en relance, d’hygiène publique ou autre. Pis, les salles de cinéma, Mondial et le Djurdjura sont dans le programme d’affectation par l’APC pour être transformées en centres commerciaux, alors que la Direction de la culture de la wilaya s’échine pour leur réhabilitation en espaces culturels pour les jeunes de la ville. En tout état de cause, le FLN de Bekhadem qui est aux commandes de l’APC du chef-lieu de la wilaya va droit vers un scandale dans lequel il laissera des plumes.

M. Belhadj, maire de Tizi-Ouzou, gardera-t-il cet élu à l’origine d’une escroquerie, pour continuer de se targuer d’une majorité? Ou bien le lâchera-t-il au rique de s’exposer à une extinction politique de son parti au niveau de l’exécutif?

L’équation n’est guère facile à résoudre, quand on sait que les FFS, RCD, RND sont embusqués pour renverser la vapeur au sein d’un exécutif fragile et que le retour du FLN à l’APC de Tizi-Ouzou, après 19 ans de disette, ne fait pas du tout l’affaire des FFS, RCD, qui s’alternaient à l’APC depuis l’ouverture politique en 1989.

Une chose est sûre, quel que soit le sort de l’exécutif actuel, ce sont les citoyens, encore une fois, qui seront pénalisés à tous les niveaux. Cette situation interpelle, derechef, la révision de fond en comble des codes communal et wilayal notamment quant aux prérogatives de l’élu maire et de la notion de majorité, sinon le blocage reste comme une épée de Damocles sur l’assemblée. Les artifices juridiques et les mécanismes adéquats à la gestion des collectivités locales méritent amplement leur adaptation aux nouvelles donnes, même si parfois la pratique démocratique fait plus de mal qu’elle n’en régle. La commune de Tizi-Ouzou fait parler d’elle, non pour aller de l’avant dans la relance du developpement -et la cagnotte existe- mais dans une pratique honteuse et contraire à l’éthique d’une compétition politique loyale. Verra-t-on un jour l’APC de Tizi-Ouzou rompre avec l’immobilisme, les blocages, les scandales, et se consacrer au règlement des difficultés des citoyens?

Khaled Zahem

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