Invité hier à prendre part à la journée d’étude organisée par la section féminine du FLN à l’occasion de la Journée africaine de l’enfant, Tayeb Louh a rendu publics les résultats de l’enquête réalisée en 2004 par son département conjointement avec le Bureau international du travail (BIT) concernant le travail des enfants en Algérie. De prime abord, le premier responsable du secteur a affiché son soulagement, car dira-t-il, la situation dans notre pays est loin d’être préoccupante encore moins alarmante comparativement aux autres pays qui souffrent de ce phénomène mondial. En terme de chiffres, le ministre a indiqué que sur un échantillon de 2 146 enfants âgés entre 6 à 15 ans répartis dans 12 wilayate (Ghardaïa, Tipaza, El Tarf, Guelma, Alger, Djelfa, Aïn Timouchent, Sidi Bel Abbès, Tiaret, Médéa, Tébessa et Mostaganem), 559 travaillent dans differents secteurs, soit 26% du taux global, dont près de 16% sont toujours scolarisés et plus de 10% ont quitté les bancs de l’écoles. 44% des enfants qui travaillent ont un niveau moyen et 41% sont issus du primaire. Les garçons sont les plus touchés par ce phénomène avec un taux de 74, 60 %. Les filles ne sont pas épargnées puisque 25,40% ont été recensées. 18% de cette frange de la société travaille d’une façon régulière alors que la majorité, soit 82 %, le font occasionnellement, notamment en été. Si on se réfère aux résultats de l’enquête, il y a lieu de constater que ce mal social est plus répandu dans les zones rurales avec un taux de 42%. Le sexe féminin accapare la part du lion avec un taux de 77%, contrairement au milieu urbain où les garçons se placent en première position. Les emplois les plus prédominants, sont respectivement le secteur de l’habitat avec 65%, suivi par l’artisanat avec 63,60%, de l’agriculture avec 58,30% suivi par la vente à la sauvette avec 54% et le travail dans les cafétérias avec 55.60%. Dans le milieu urbain, c’est la vente ambulante et le garçon de café sont les plus répandus, alors que dans les zones rurales, c’est le secteur agricole qui se positionne en tête de liste avec 91%. Un autre détail que l’enquête a démontré : 57,4 % des enfants travaillent pour d’un proche parent. Selon le ministre du Travail, le travail des enfants est lié principalement au facteur relatif au niveau de l’instruction des parents. Ceux qui travaillent à leur compte sont ceux qui favorisent le plus le travail de leurs progénitures, contrairement aux salariés. D’après Louh, ils sont majoritaires. Selon l’enquête, 43,2 % travaillent pour subvenir aux besoins de leurs parents. Etant donné que ce phénomène n’est pas spécifique à l’Algérie puisque 352 millions d’enfants, âgés entre 5 et 17 ans travaillent dans le monde, dont 246 millions dans des activités estimées dangereuses, le ministre du Travail et de la Sécurité sociale a plaidé pour la mise en place d’une politique adéquate susceptible à même de lutter contre ce fléau. Il a ainsi déclaré qu’au niveau national, un avant-projet de loi relatif à la protection des enfants est en phase de réalisation.
Wassila O. H.