Un an de prison pour un coursier de terroristes

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Une année de prison ferme et 5 000 DA d’amende, tel est le verdict prononcé avant-hier lundi en fin de journée par le président du tribunal criminel près la cour de Béjaïa à l’encontre du prévenu, en détention depuis 14 mois, sur qui pèsent les accusations d’apologie des actes de terrorisme, d’approvisionnement des terroristes, détention de munitions, de commerce de munitions et de non dénonciation de terroristes et contre lequel le représentant du ministère public avait auparavant requis la peine de 20 ans de réclusion criminelle assortie d’une amende de 500 000DA.

Les faits, qui ont eu pour cadre le minuscule village de Taguelmimte situé dans la dense forêt de chêres-zènes et chênes-lièges qui sépare Adekar de Beni-K’Sila, se sont déroulés entre l’année 2004 et le 20 février 2007, date de l’arrestation de l’accusé par les services de sécurité.

A la barre, l’accusé H.K.S, 54 ans, marié, père de 7 enfants dont 5 filles, vivant dans une maison retirée dans un village isolé et déshérité déclare que durant les années 2004 et 2005 un groupe de quatre terroristes s’est présenté plusieurs fois chez lui, et chaque fois qu’il s venaient, les terroristes lui demandaient de leur acheter certaines choses comme 20 piles électriques, 2 sacs de semoule, 100 mètres de fil électrique, 20 couvertures en plastique ou 10 kg de sucre. Il reconnaît qu’ils lui ont même demandé des renseignements sur les mouvements des troupes de l’ANP. H.K.S se justifie en expliquant au président qu’il ne pouvait pas refuser de leur obéir du fait qu’il habite une maison isolée par rapport au village, et le village lui-même est éloigné de pas moins de 25 à 30 km de la brigade de gendarmerie la plus proche. Et il ajoute : “J’ai peur pour mes filles monsieur le président”.

Puis il a précisé qu’un jour de juillet 2005, alors qu’il se trouvait à un mariage, les services de sécurité sont venus le trouver à la maison, mais au lieu de procéder à son arrestation ils lui ont donné un téléphone portable et des instructions pour les informer de ce qu’il saura des faits et gestes des terroristes. Et de souligner : “J’en ai parlé au chef des patriotes Smaïl Mira et chaque mercredi j’informais les autorités de ce que je savais. Entre 2005 et 2007, j’ai “travaillé” avec les services de sécurité, mais ils m’ont quand même arrêté le 20 février 2007”.

Quand le président l’interrogera sur la présence des cartouches que les services de sécurité ont trouvé chez lui lors de la perquisition effectuée dans sa maison, il répond que celles-ci étaient en sa possession depuis 1976 et quand il a rendu le fusil en 1992 à la gendarmerie elles sont restées à la maison. Lors de la plaidoirie, son avocat, qui a plaidé l’indulgence du tribunal et le bénéfice de larges circonstances atténuantes, a précisé qu’il s’agissait en fait de cinq cartouches de calibre 16 mm de fusil de chasse, dont une est déjà tirée.

Il mettra en avant le fait que ces cartouches, il ne les a pas achetées, puisqu’elles étaient déjà lui depuis 1976 et qu’il n’avait aucune intention de vendre.

B. Mouhoub

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