Une cause vaut bien une messe

Partager

l L’inimitable Kevin Spacy joue dans ce film le rôle d’un militant texan de l’abolition de la peine de mort qui se voit condamné à mort pour le viol et le meurtre de son amie et collègue. Trois jours avant le trépas, David Gale offre une interview à une journaliste remarquablement interprétée par Kate Winslet pour lui raconter sa vie, son combat et le chapitre final. David Gale, professeur de philosophie dans une université du Texas est d’abord accusé à tort du viol d’une de ses étudiantes. Ce qui lui vaut un divorce, un limogeage et surtout la perte de son fils adoré. Le condamné finit, au fil de sa narration, par convaincre la journaliste de son innocence. Cette dernière essaie par tous les moyens de le prouver à son tour aux autorités. Mais lorsqu’elle obtient finalement l’enregistrement vidéo démontrant que le crime était une machination contre l’accusé, celui-ci est déjà mort. Le spectateur sera perplexe de découvrir que la victime a elle-même planifié ce crime à l’aide d’un ex-militant de l’association qui fait un enregistrement vidéo démontrant que la victime s’est suicidée. Tout cela pour prouver qu’on peut bien condamner des innocents. A la fin, on est plus étonné encore de découvrir que David Gale, lui-même, était de mèche! Le meurtre n’est donc qu’une tentative désespérée de convaincre les autorités de l’incrédibilité de la peine de mort en leur démontrant que l’on peut bien condamner des innocents. David Gale et son amie Constance se sont sacrifiés pour leur cause et l’on ne peut que conclure que les militants d’une cause, devant le désespoir et l’incompréhension, pourront toujours recourir au Saint Sacrifice pour dire au monde qu’une mort injuste capable de sauver des centaines de vies sera toujours la bienvenue. Les commentaires du public varient entre répugnés et admirateurs. Les premiers traitent ces militants de fanatiques, de déments insensés et les autres disent seulement qu’ils croient en la justice de leur cause. « Mourir pour des idées », contrairement à ce que croit Brassens, n’est pas toujours un acte de fanfaronnade mais il peut aussi bouleverser l’ordre établi contre lequel on lutte; l’Histoire en témoigne.

Sarah Haidar

Partager