Etranges fripiers ambulants

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Ce qui étonne chez ces fripiers, c’est d’abord la qualité de leur marchandise, loin de valoir un tel déplacement : les quelques centaines de dinars qu’ils tirent de la vente de ces chiffons sont loin de couvrir même les frais de leur déplacements, et de là à parler de bénéfices sachant que ces vendeurs à la criée viennent de Bordj Bou Arréridj, de Médéa et de Boumerdès… La plupart de ces vendeurs ont des mines qui inspirent peu de confiance, avec leurs regards fuyants dans lesquels se lisaient de l’inquiétude, voire même de la peur. D’autres passent beaucoup plus de temps à scruter la topographie des lieux qu’à essayer de vendre la marchandise qu’ils trimbalent sur les épaules : ils ne marquent un arrêt que quand ils sont interpellés, comme s’ils ont un objectif bien précis : celui d’aller aussi loin que possible à travers la campagne et écouler leur marchandise semble être le dernier de leurs soucis. Le point commun de ces vendeurs étrangers à la région, c’est leur âge qui varie entre 18 et 25 ans. Autre fait important : ils ne se cassent point la tête à discuter le prix et cèdent la marchandise au premier prix qu’on leur propose, aussi dérisoire soit-il. Il est fréquent de voir ces étonnants vendeurs porter des colliers ou gourmettes en or ou des portables équipés de caméras derniers cris, des objets de valeur qui contrastent avec leur statut de “vendeur de chiffons”. Des contrôles inopinés et munitieux doivent être effectués sur ces jeunes qui déambulent dans nos campagnes en toute liberté. Leur comportement est loin de convaincre que ce sont réellement de jeunes qui cherchent à gagner leur vie en parcourant des centaines de kilomètres pour écouler quelques châles ou de vieilles robes, préférant les coins reculés aux marchés hebdomadaires où ce genre d’activité est florissant. Les citoyens prudents et avertis ne les laissent pas s’approcher de leurs maisons et les éloignent sans brutalité mais fermement, il est fréquent d’entendre ces drôles de marchands rétorquer qu’ils sont “sur la voie publique et libres de faire ce qu’ils veulent”. Un état de fait qui met le citoyen devant le choix de laisser faire ou user de violence. Il n’est que temps de “passer au crible” ces vendeurs à la criée et être fixé sur leur réel objectif.

Omar S.

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