3 jours pour maintenir la pression

Partager

« Nous allons maintenir la pression jusqu’à l’aboutissement de nos revendications légitimes. Ce n’est pas maintenant que nous reculerons devant le mépris du pouvoir. Celui-ci doit s’estimer chanceux d’avoir des partenaires sociaux autonomes, véritable baromètre de la situation socioprofessionnelle de ses travailleurs, au lieu de faire dans l’exclusion.  »

C’est en ces termes, synonymes d’un message clair, que les représentants de l’Intersyndicale autonome de la Fonction publique de Tizi-Ouzou regroupant le Satef, le Snapap et le Cnapest, née jeudi dernier, se sont adressés aux représentants de la presse locale, lors d’un point de presse tenu hier en début d’après-midi au siège du Satef, pour parler de la grève de trois jours qui débutera aujourd’hui.

Les conférenciers qui justifient la création de cette nouvelle entité syndicale à Tizi-Ouzou par le souci de rapprocher les travailleurs locaux de leurs représentants syndicaux, comptent drainer le maximum de fonctionnaires et travailleurs du secteur de la Fonction publique dans leur mouvement de protestation qui  » coïncide  » avec celui annoncé pour deux jours, par la Coordination nationale des syndicats autonomes de la Fonction publique (CNSAFP)  » avec laquelle nous partageons les mêmes revendications et objectifs.  » En point de mire de cette action, la nouvelle grille de salaires, pompeusement annoncée par l’UGTA, et la valeur du point indiciaire qui ne font pas l’unanimité des syndicats autonomes. D’où leur mécontentement et leur décision de rééditer les journées de protestation des 10, 11 et 12 février dernier.  » Nous jugeons que les augmentations annoncées par le syndicat maison (UGTA ndlr) ne sont qu’une tromperie. Nous les défions de rendre publique la grille de salaires des nouveaux fonctionnaires, ils ne le feront pas car, en réalité, il n’y a pas d’augmentation de salaires.»

Le pouvoir d’achat “en baisse de 40%”

Les syndicalistes se basent, pour étayer leurs propos, sur le déséquilibre entre la baisse du pouvoir d’achat qui aurait atteint, selon leurs dires, les 40% depuis l’été dernier, et les augmentations annoncées de salaires qui ne dépassent pas les 30%.  » Ce que nous réclamons, c’est de cesser de parler d’augmentation de salaires alors que ceux-ci sont à leur plus bas niveau comparativement à la montée de l’inflation.  » M. Kessili du Satef, s’adressant le premier aux journalistes, signalera que l’Intersyndicale autonome de la Fonction publique réclame la création des postes budgétaires pour intégrer les vacataires, la promulgation des statuts particuliers de la Fonction publique et de revoir la valeur du point indiciaire à la hausse. Réagissant à l’exclusion des syndicats autonomes dans les différentes étapes de dialogue et dans l’élaboration des statuts particuliers de la Fonction publique, le conférencier a longuement fustigé le pouvoir pour avoir  » fermé la porte du dialogue avec les vrais représentants des travailleurs  » et d’avoir traité avec  » le syndicat maison par lequel il fait passer toutes ses pilules. »

L’orateur n’a pas laissé, non plus, passer l’occasion pour réagir aux propos du secrétaire général du RND qui avait traité, la semaine dernière, les syndicats autonomes de preneurs d’otages. Sans le citer, M. Kessili considère que  » la campagne de dénigrement des partis politiques qui nous accusent d’avoir pris le peuple en otage est fausse et tendancieuse. » Et d’enchaîner :  » Ce sont eux qui prennent les travailleurs en otage et les syndicats avec, en refusant d’ouvrir les portes du dialogue avec les représentants légitimes des travailleurs. Nous leur demandons officiellement l’ouverture du dialogue autours de nos revendications rendues publiques. « 

“Tant d’anomalies dans la grille des salaires”

Evoquant la valeur du point indiciaire, le conférencier par un calcul exhaustif, a démontré qu’elle ne peut atteindre les 32 dinars, contrairement aux 45 dinars annoncés par le gouvernement. Avant de passer au calcul des salaires que devront percevoir les couches sociales moyennes, selon les critères du PNUD (Programme des Nations unies pour le développement), qui devraient atteindre les 36 000 dinars. Les autres intervenants lors du point de presse ont tous repris les mêmes déclarations concernant leur rebuffade à la nouvelle grille des salaires et l’exclusion des syndicats autonomes du dialogue social. Dans sa prise de parole, le représentant du Snapap, citera en exemple  » l’erreur  » dans la nouvelle grille de salaires qui touche les fonctionnaires de l’enseignement et la formation professionnels.

Il dira à ce propos qu’un PEP (professeur de l’enseignement professionnel) qui est à la catégorie 10 se verra déclassé à la catégorie 9 une fois avoir reçu la promotion de surveillant général ! Une anomalie parmi tant d’autres que les orateurs ont relevé dans les nouvelles grilles de salaires rendues publiques par voie de presse.

M.A.T.

Partager