Selon les premières informations recueillies durant la matinée, l’administration n’a pas été affectée notablement par le mouvement de grève. Suivie partiellement d’une institution à une autre, la grève a pu néanmoins atteindre des taux appréciables ici et là comme à la recette des Impôts de Tala Ouriane, aux guichets de l’état civil et services techniques de l’APC de Béjaïa. Ce fut le cas aussi dans d’autres communes à l’image de Sidi Aïch, Sidi Ayade, Akbou. A signaler aussi que le mot d’ordre de grève n’a pas recueilli l’approbation entière de la famille de l’Education où le taux de suivi n’a pas pu être évalué durant cette première journée de protestation. En effet, la majorité des établissements scolaires de la wilaya étaient ouverts aux élèves et les cours se déroulaient comme à l’ordinaire. Dans le secteur de la santé, les blouses blanches, organisées en syndicat autonome des praticien spécialiste (SNPSSP), ont massivement suivi le mouvement. A la mi-journée, le responsable du syndicat Dr Daradje porte-parole du syndicat, avance un taux de suivi autour de 70% aux centres de santé de Béjaïa. Dr Daradje dira que les praticiens exerçant au niveau d’Amizour et de Sidi Aïch ont suspendu toute activité pour réaliser un pourcentage d’adhésion satisfaisant. Pour rappel, les grévistes contestent en majorité la nouvelle grille des salaires qu’ils estiment loin de répondre aux aspirations des travailleurs de la Fonction publique et soutiennent que les augmentations accordées par le gouvernement sont dérisoires et ne répondent pas aux attentes des fonctionnaires.
“Nous sommes victimes de ségrégation”
“Sur quelle base ? Quels critères ?” Ce sont là quelques questions, parmi tant d’autres, que se posent le collectif des universitaires exerçant dans les établissements du primaire et collèges de la wilaya de Béjaïa à propos du traitement qui leur est réservé dans la nouvelle grille des salaires. Il qui avance, pour étayer ses propos, la classification injuste des PCEF à la 11 ainsi que les licenciés et DES qui étaient classés à la 13/3 dans l’ancienne grille, mais qui, affirme-t-il, “se retrouvent aujourd’hui ignorés et ridiculisés par cette nouvelle grille.”
Dans le même ordre d’idées, le collectif des PCEF de la wilaya de Béjaïa déplore ce qu’il qualifie de “ségrégation” dont sont victimes les enseignants du primaire et du moyen. Car, estime-t-il encore, “le cursus universitaire qu’ils ont accompli ne diffère pas de celui des enseignants du secondaire”. Ceux-ci, dit-il, à titre de comparaison, sont classés à la 13e, alors que les enseignants du moyen et du primaire sont classés à la 11 voire à la 10 pour certains. “Pourquoi cette injustice flagrante” s’interroge-t-il.
La nouvelle grille des salaires est contestée avec véhémence par les PEFC de Béjaïa autant que par les autres syndicats de la Fonction publique qui ne cessent d’ailleurs de la vilipender à travers plusieurs actions de leur syndicat. Pour remédier à cette situation qu’il juge “condamnable”, le collectif des universitaires exerçant dans les primaires et collèges revendique “l’application du décret présidentiel N°07-304 du 29 septembre fixant la grille indiciaire des traitements et le régime de rémunération consacrant le diplôme comme unique critère de classification”. En définitive, le collectif des enseignants des primaires et des collèges de Béjaïa se joint au mouvement initié ces jours-ci par leurs pairs des wilaya de Mila, Sétif, M’sila… et se reconnait dans leur combat légitime pour que justice leur soit rendue. De même qu’il lance un appel à tous les enseignants touchés par cette “injustice” à rejoindre ses rangs et assister à la réunion qui aura lieu le 14 du mois en cours.
F.L./DS.
