Des familles sans toit à la croisée des chemins

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Ils sont au nombre de dix ayant osé, après plusieurs années d’attente devant un déni qui ne dit pas son nom, prendre la résolution d’occuper illégalement des logements réalisés par le FNPOS au lieudit Zouzamane dans la commune de M’chedallah. Ils sont dès lors considérés comme étant de vulgaires squatters, et leurs situations ne comptent plus devant le cynisme d’une réglementation bridée ne tenant plus compte des paramètres de justice, du moins naturelle et logique. D’aucuns parmi les chefs de ces malheureuses familles, acculées à l’acte de squattage, ne savaient quoi dire si ce n’est là une situation d’urgence à laquelle ils étaient acculés au moment où ils étaient mis devant le fait accompli : soit occuper ces logements abandonnés depuis au moins 12 ans, et qui devaient bien leur revenir vu leur situation, soit aller dans la rue avec sur les bras des enfants en bas âge et des handicapés pour certains cas. Le dilemme ! C’était donc en date du 31 août 2007 que quatre souscripteurs aux logements FNPOS, après moult démarches auprès du fond (FNPOS), l’OPGI et le wali de Bouira, dont une requête lui a été adressée en date du 20/12/2006, décident d’emménager dans ces logements laissés en “jachère”. Depuis, presque aucune décision n’a été prise et ceux qui sont considérés dans le jargon légal comme étant des indus-locataires vivaient dans l’attente d’une suite qui mettra fin à leur stress permanent. La situation n’est pas restée en l’état puisque quelques mois après, le 14 février 2008, six autres familles décident de leur emboîter le pas. Parmi ces derniers, on compte des fonctionnaires du secteur public ayant par le passé introduit plusieurs demandes sans qu’ils se voient délivrés de la misère qu’ils vivaient. Des pièces justificatives dont des PV des services techniques municipaux attestant de la précarité des habitations de ces derniers ne semblaient pas suffire pour justifier l’octroi d’un toit à ces malheureuses familles. A titre d’exemple, M. Oulaïd, fils de Chahid et gardien dans un CEM de son état, est à la tête d’une famille comptant au moins deux handicapés. L’autre cas est celui de

T. Hocine ayant épuisé toute les voix sans que l’administration ne décide de le mettre à l’abri. Ce dernier avait des demandes de logement un peu partout à l’AADL de Bouira depuis 2000, logement social depuis 1991 et FNPOS depuis 2004. Ses requêtes sont souvent rejetées pour des motifs incompréhensibles et la misère perdure…

La seule issue quand on voit ses enfants risquer le pire est d’accepter toute résolution, semblent dire ces malheureux citoyens que la bureaucratie agissante semble prendre de cours. C’est ainsi que pas moins que le début de cette semaine, certains, et pas tous, parmi ces “squatters” ont été convoqués par la justice. Pourquoi ? l’on ne sait pas trop puisque selon le témoignage de ces derniers un autre rendez-vous avait été pris pour une date… ultérieure. Ainsi, le désengagement de l’APC, à sa tête le maire n’ayant même pas voulu recevoir leur doléance, d’après ces plaignants, s’ajoute au mal déjà profond que ressentent ces derniers qui se disent tout bonnement abandonnés à leur sort. Cela même qui ne les laissera pas de marbre puisqu’ils demandent que les autorités compétentes diligentent une enquête pour déterminer leur situation et par là décider à base de constats relevés sur le terrain. La peur ne les gagne pas pour autant car ils comptent poursuivre leurs démarches jusqu’au bout, eux qui disent ne pas être des renégats où des intrus dans ce pays pour lequel leurs parents se sont sacrifiés dans le passé, cela sans compter leur sacrifices de citoyens et de fonctionnaires de surcroît ayant servi sincèrement leur pays au moment où ils continuent à vivre au dessous du seuil de la pauvreté avec des salaires minables qu’attribue la fonction publique.

Juba D.

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