Un appel à une marche populaire, aujourd’hui, 7è anniversaire du Printemps noir, le long des artères de la ville d’Amizour qui a vu naître un mouvement populaire un certain 22 avril 2001, est lancé par l’ex-comité de suivi des évènements de cette municipalité invitant la population à sortir manifester pacifiquement pour marquer cette journée baptisée “ journée nationale contre la hogra”. Les rédacteurs de cet appel veulent à priori organiser une marche unifiée et qui doit rassembler tout le monde comme au bon vieux temps en invitant d’abord toute la population et en évitant aussi de se proclamer délégués du Mouvement citoyen. Il faut rappeler que le déclenchement des négociations entre les délégués des Aârchs et le gouvernement d’Ouyahia de l’époque n’a fait qu’exacerber la colère des populations de Kabylie ayant trouvé que le dialogue a trop traîné pour ne pouvoir arracher que quelques miettes de toute la plateforme de revendications normalement scellée. Les conséquences étaient fâcheuses pour le Mouvement citoyen qui commençait à vivre de ses plus mauvais moments. Partagé entre les clans de ‘dialoguistes” et “antidialoguistes le jeu de l’usure et du pourrissement joué par l’Etat semble gagner au détriment des victimes du Printemps noir, des misères endurées durant des années à des populations de plusieurs localités de la Kabylie. Amizour, épicentre de cette révolte, en fait une. Les divisions ont fait ravage entre les deux protagonistes qui s’en sont allés jusqu’à célébrer cette journée du 22 avril en rangs dispersés dans une petite ville prête à d’autres dérapages. Après tant de péripéties, la ville d’Amizour tranchera définitivement aujourd’hui. Elle tournera le dos au mouvement, et dans ce cas, elle acceptera le mode de normalisation qu’on lui impose déjà ou elle reprendra le flambeau en faisant de cette journée une date historique, particulièrement dans cette ville. L’ex-comité de suivi des évènements se trouve devant un défi aujourd’hui, célébrer dans l’union cette journée durant laquelle trois collégiens du CEM Emir-A/Kader, accompagné de leur PES, feu Mammeri Ahmed, ont étés arrêtés par des gendarmes armés au niveau du pont d’Amizour que l’on a baptisé pont du Printemps noir. Un souvenir qui reste dans les mémoires pour toujours.
Nadir Touati
