Les cas les plus illustratifs de l’impasse des collectivités locales au niveau de la wilaya de Tizi-Ouzou sont les communes de Larbâ N’Ath Irathen et d’Aït Mahmoud.
Ces deux communes sont sous la tutelle politique du RCD, qui a fait une remontée surprenante lors des élections du 29 novembre mais sans aucune incidence positive sur le quotidien des citoyens, qui ont vu leur cadre de vie en dégradation permanante sans que cela ne suscite l’inquiétude des élus.
Larbâ N’Ath Irathen, une APC en attente de sa dissolution ?
La commune de Larbâ N’Ath Irathen est tombée entre les mains du RCD suite à la majorité transférée à la faveur de l’instruction ministérielle qui donne la prééminence au nombre de voix, le RCD dépasse le FLN seulement de 20 voix, sinon par le critère de l’âge l’APC allait revenir au FLN.
L’exécutif est composé de 3 élus RCD, 3 élus FLN, 3 élus FFS et 2 élus indépendants. Une coalition de 8 élus a permis d’isoler le P/APC à qui il est reproché plusieurs griefs dont la gestion unilatérale et autarcique des affaires de l’APC. Les coalisés ont proposé carrément la dissolution de l’assemblée et toutes les démarches réglementaires sont menées auprès du ministère de l’Intérieur, qui a reconnu et retenu l’APC bloquée en date du 2 février 2008.
Le retrait de confiance a été prononcé durant la séance ordinaire tenue le 24 décembre 2007 en présence du P/APC. Le retrait de confiance n’a pas été suivi d’effet, puisque le maire est toujours en poste. Durant cette séance ordinaire, le P/APC RCD a saisi l’opportunité afin de confisquer le registre des délibérations. Selon un élu coolisé, toutes les démarches entreprises sont consignées dans les P. V et déclarations publiques et documents officiels remis à qui de droit. Au 30 mars 2008, tous les délais en pareille situation sont dépassés, pas d’engagement de dépenses ni de payement, cela est stipulé dans les textes régissant le code communal. L’assemblée ne siège plus depuis 5 mois, et la dissolution interviendra de fait selon les lois de la République. D’ailleurs le ministre de l’Intérieur a retenu l’APC de LNI parmi celles appelées à être dissoutes. Avec le maire RCD au niveau de l’exécutif, aucune alliance ni cohabitation ne sont possibles. Il s’agit en fait d’une situation inédite à Larbâa Nath Irathen, où l’assemblée n’existe pas mais le maire y siège.
La solution salutaire pour l’APC et les citoyens réside dans la dissolution de l’Assemblée, déclare l’élu FLN, et d’ajouter qu’il s’agit à présent d’une affaire de dignité dès lors qu’on a attenté à notre intégrité morale.
Vers un retrait de confiance à Aït Mahmoud
C’est pratiquement les mêmes ingrédients avec lesquels aussi se gère la commune d’Aït Mahmoud dont le maire est également du parti RCD. L’exécutif recèle 2 élus RCD, 2 élus FLN. Les 2 élus FFS et celui du RND se placent dans l’opposition.
L’APC d’Aït Mahmoud est revenue au RCD par la petite avance de voix prise devant le FFS. Le maire a failli à ses promesses avec ses alliés, aucune consultation ni association aux décisions ne sont engagées. Le maire agit en solo, tous les autres élus sont exclus de la prise de décision. Le siège de l’APC est transformé en antichambre du parti RCD, ce qui a poussé vers la voie de garage les élus FFS-FLN-RND, qui ont vite choisi de se concerter afin de se préparer à une offensive.
De son côté, la population est en ébullition contre le maire à Ait Mahmoud, qui fait dans la discrimination lorsqu’il s’agit de recevoir des citoyens, des associations ou comités de villages. En l’absence du maire, c’est au 2ème adjoint (RCD) que sont transférées toutes les prérogatives, et à qui il est reproché l’utilisation abusive de bons d’essence, grief retenu même contre le maire par les 5 élus coalisés. Un attaché d’administration est écarté dans des conditions opaques et sans consultation, se chargeant se tout (bons de commande, ordres de mission…). Seules les associations satellites du RCD bénéficient à Ait Mahmoud de largesses et d’aides conséquantes. Le cas de l’association Taghrest travaillant à l’échelle de l’étendue de la daïra de Beni-Douala est très mal vu par le maire RCD ou encore les comités de village de Taourit Moussa et Tizi-Hibel, auxquels l’APC refuse l’accès, selon toujours le témoignage d’un élu en colère contre les agissements du maire. Les coalisés entendent faire une derrière interpellation au maire en informant la tutelle. S’il persiste, tout va droit vers un retrait de canfiance et le blocage de l’APC dans les jours qui viennent. L’APC d’Ait Mahmoud saura-t-elle se ressaisir ou bien l’intéret partisan continuera-t-il à primer sur celui des populations?
K. Z.