Ce » régime spécifique du journaliste » adopté le 22 du mois en cours fera des heureux, mais aussi des malheureux, parmi les correspondants (qualificatif ô combien générique) de presse couvrant les localités de l’Algérie profonde. Quand bien même ces correspondants pigistes, conventionnés ou le plus souvent ‘’bénévoles’’, ‘’font’’ le canard, il n’en demeure pas moins qu’ils sont socio professionnellement négligés par l’éditeur qui les emploie. Ayant l’embarras du choix, s‘agissant notamment de la presse arabophone, ce dernier refuse le correspondant rouspéteur. Rien ne le contraint à le garder, d’autant que des dizaines de ‘’maqal’’ se disputent son fax. C’est ainsi, qu’une publication nationale se retrouve, et ce n’est pas une blague, avec plus de trois représentants rien que pour la ville de Bouira. Il arrive, et ce n’est toujours pas une blague, que deux journalistes se présentent au nom d’un même journal pour couvrir une manifestation.. Deux papiers traitant du même sujet atterriront donc à la rédaction nationale. Il existe aussi des correspondants de presse qui à eux tous seuls sont de véritables maisons de la presse ambulante. Le même correspondant est ‘’conventionné’’ avec un organe, pigiste pour trois autres journaux et bénévole pour un autre canard. Une petite revue de presse matinale, nous retrouverons le même papier à peine remodelé et signé d’un pseudo qui sied au journal employeur. Le ‘’pseudo’’ est-il à plaindre ou à blâmer ? En fait, seul l’éditeur est responsable de cette situation rocambolesque. Il est normal que le correspondant cherche à arrondir ses fins de mois.
» Cela fait plus de six mois que je travaille pour mon journal. A ce jour, je n’ai pas touché un sous ! « , Nous avoue la jeune Samira, journaliste de formation. A la question le savoir si elle est publiée régulièrement et si elle avait exigé ses droits, Samira nous répondra : » je suis publiée quasiment tous les jours. Quant à mon statut, à chaque fois que j’appelle Alger, on me répond : patientez ! « . La jeune Samira n’est hélas pas un cas isolé. Un autre journalise nous dira : » on me donne 5 000 DA mois. » A souligner que ces 5 000 DA sont censés aussi couvrir les frais du téléphone, du fax et des déplacements. Fort heureusement la cellule de communication de la wilaya a ouvert ses portes et a mis à la disposition de ces correspondants livrés à eux-mêmes un fax.
Ce » régime spécifique » ne manquera pas d’assainir la situation. Ce régime fera aussi des malheureux parmi tous ces correspondants, plutôt pique-assiette, que seul le badge intéresse et que du reportage et autre investigation (le journalisme par excellence) ils ne retiennent que l’orthographe et encore… Et pardessus tout la crédibilité et la déontologie recouvreront leur titre de noblesse.
T.Ould Amar