Cette rencontre qui se voulait une journée d’information prendra vite les allures d’une ‘’protesta’’ à peine retenue.
Les entrepreneurs conviés à la manifestation ont mis le doigt sur les maux qui rongent leur profession et, par ricochet, paralysent les chantiers. Après M. Herbi Arezki, président de la fédération de Bouira, M. Abbas Tahar, membre du bureau et M. Dennouni Abdelmadjid, président national de l’UGEA, le premier magistrat de la wilaya s’étalera sur les projets structurants (eau, énergie, autoroute…), des généralités peut-être intéressantes mais ne répondant pas aux préoccupations du parterre. Son allocution terminée, le wali quittera la salle Issiakhem du CIAJ pour se rendre à son cabinet. A son tour, M. Gaci, le président de l’Assemblée Populaire de wilaya sera invité à prendre la parole. Le p/apw expliquera d’emblée que 98% des projets inscrits sont infructueux, non lancés ou en état de léthargie. C’est dire qu’à Bouira le bâtiment n’avance même pas au rythme de l’escargot.
Dans sa brève intervention, l’élu du peuple qui vraisemblablement regrettait le départ du wali, parlera de « manques flagrants, » de » business, » avant d’inviter à » stopper ce comportement » qu’il » ne tolérerai jamais à Bouira, » assure-t-il.
Ces quelques mots du président de l’apw nous auront laissé sur notre faim.
Le premier responsable de l’UGEA n’ira pas plus loin et nous laissera lui aussi sur notre faim en parlant d’une » corporation salie par des véreux. » Faut-il donc comprendre, qu’au-delà des problèmes d’ordre structurels, conjoncturels et autres obstacles générés par l’exigence de la mise à niveau de l’entreprise avec la Cnas et la Casnos, la raison du mal-être du bâtiment à Bouira est à chercher ailleurs ? Cet ailleurs serait-il ces en-dit-on qui, en coulisses parlent d’une mainmise d’un club restreint d’entrepreneurs sur le bâtiment ? Les débats n’en diront pas plus. L’abcès ne sera donc pas crevé. Interrogé sur le sujet, lors d’un point de presse animé par des éléments de l’UGEA au terme de la manifestation, l’un des membres du bureau de Bouira parlera de problème de passation de consignes, de lenteur da passation de marché, de rigidité administrative… Interrogé, à son tour, M. Dennouni parlera de « scandale » s’agissant notamment des textes régissant le logement social participatif.
Le président tire la sonnette d’alarme: » le code du marché doit être revu rapidement. sinon les entreprises vont disparaître. »
T.Ould Amar