» Ils sont issus des clonages du régime  »

Partager

Le Chef du gouvernement ne vous a pas du tout donné satisfaction ni sur le plan revendicatif, encore plus, il refuse d’ouvrir le dialogue avec vous. Qu’en est-il sur la justesse de vos mouvements de protestation et comment appréhendez-vous sa suite ?

Petite précision d’abord, Nous refusons à ce que notre mouvement soit utilisé dans le jeu de billard entre clans du pouvoir. C’est tout le régime que nous avons vu se lever comme un seul homme pour s’attaquer avec un acharnement incroyable aux syndicats autonomes, ça va des ministres en charge des secteurs de la Fonction publique à Ouyahia, en passant par Sidi Saïd. Même le Parti…des travailleurs s’est découvert une âme de casseur de grève ! Quant au refus du dialogue, nous disons à ceux qui ont le pouvoir de décision : saisissez la chance d’avoir des syndicats autonomes représentatifs pour enclencher une médiation sociale salutaire pour le pays avant que la situation ne vire vers le chaos social ! Les kamikazes, les émeutiers, les harragas, n’est-ce pas suffisant pour attirer l’attention sur la gravité de la situation ?

Concernant la suite à donner au mouvement de protestation au sein de l’IAFP, nous avons décidé, d’abord, de saisir la symbolique du 1er-Mai pour rendre visible le mécontentement des travailleurs et dénoncer les atteintes aux libertés syndicales en organisant un meeting syndical à Alger. Pour la suite nous avons arrêté le principe d’aller, en temps opportun et après concertation des bases, vers d’autres actions.

Hormis l’UGTA, tous les syndicats qui s’autoproclament autonomes, sont divisés en deux, y compris le vôtre, le Satef qu’on trouve au sein de la CNSAFP et au sein de l’IAFP. Qui possède, selon vous, la légalité statutaire et juridique, sur la scène syndicale ?

Vous venez de toucher du doigt une question qui mérite que l’on s’y étale. Jusqu’à présent, et par souci de ne pas nuire à la mobilisation unitaire des travailleurs, nous nous sommes astreints à un devoir de silence responsable, mais aujourd’hui, le camp des syndicats autonomes a plus que jamais besoin de décantation pour aller vers une convergence plus large et assise sur des bases viables. L’histoire a commencé en 2001 : voyant que les entraves, les harcèlements et la répression n’ont pas eu raison des syndicats autonomes qui s’affirment de plus en plus comme un contre-pouvoir incontournable, les laboratoires du régimes ont mis en marche un plan de  » clonage  » de tous les syndicats qui dérangent, dois-je dire que la même démarche a été utilisée contre les partis et autres organisations qui refusent de rentrer dans les rangs et ce dans le double objectif d’affaiblir ces syndicats et dispenser le gouvernement de fournir des explications par exemple à la conférence de l’OIT sur les entraves posées devant les syndicats autonomes puisque  » ça se passe entre eux.

Vous parlez de la CNSAFP et de l’IAFP, est ce un hasard si tous les syndicats historiques se retrouvent dans l’IAFP et que tous les  » clones  » sont dans la CNSAFP ?!

Mais, nuance, je ne dis pas que dans cette dernière il n’y a pas de syndicats respectables.

Est-ce un hasard si tous les  » clones  » disposent de détachements et autres avantages offerts par l’Administration et que les représentants légitimes des syndicats sont mis sous contrôle judiciaire et traînés devant les tribunaux, moi-même je suis convoqué chez le juge d’instruction le dimanche 27 avril. Je laisse le soin aux travailleurs et à l’histoire de tirer les conclusions utiles. Concernant le Satef, l’affaire est claire: il y a, d’un côté, tout le Satef avec ses militants et ses structures qui se battent avec courage et honneur pour les droits des travailleurs et de l’autre trois personnes auxquelles le ministère de l’Education a offert des détachements avec la seule mission de parasiter notre action.

Y a-t-il un journaliste qui, un jour, a rencontré ces personnes, au demeurant inconnues des travailleurs, sur le terrain des luttes syndicales ?

Pour finir, je tiens à souligner que si, moi qui suis de nature réservée, ai tenu à  » vider mon sac « , c’est parce que j’estime que les travailleurs ont le droit de savoir et qu’il est de mon devoir de leur dire ce que je crois être la vérité.

Propos recueillis par M.A.Temmar

Partager