Entre la philosophie politique et le droit

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La pertinence du thème et la stature du conférencier ont fait que l’assistance a été tenue en haleine tout au long de la communication et le débat qui s’en est suivi. Parmi les invités, on a remarqué la présence de l’ex- ministre de l’Enseignement supérieur, Mustapha Cherif.

« Je ne prendrai pas le thème en philosophe politique, je le prendrai en tant que juriste qui cherche à comprendre les attentes du droit », soulignera d’emblée le conférencier. Dans un exposé qui aura duré le temps nécessaire pour évoqué les grandes étapes de l’Histoire, depuis la Seconde Guerre mondiale, avec ses incidences politiques et historiques. « L’histoire est génératrice d’une nouvelle sensibilité qui rend les rapports au monde complexes et compliqués ; c’est pour cela que la rédemption de l’Histoire en vaut la peine pour la purger de ses lourdeurs », dira le conférencier, en soulignant que la justice internationale, depuis 1945, est ramifiée en deux volets ; le droit international (Etats) et le droit pénal. Dans sa communication, le magistrat a survolé le monde en évoquant les grands événements et faits induits par les tumultes de l’histoire. 186 millions de morts enregistrés au XIXe siècle, dont plus de la moitié de civiles tués suite à des conflits internes; Seconde Guerre mondiale et la Guerre froide : du procès Nuremberg, conflit yougoslave, procès de la SNCF (France), l’affaire du musée de Rouen, l’affaire des banques suisses avec les Juifs, …En Australie, Nouvelle-Zélande, Japon, en passant par les Etats-Unis, le Maroc,…etc. Esclavage, colonisation,…

Le mal dans l’histoire est-il un préjudice qu’on peut réparer ? L’indemnisation financière peut-elle ouvrir la voie à la réconciliation ? Les victimes trouvent-elles vraiment la reconnaissance qu’elles cherchent ? L’orateur a tenté d’éclairer l’assistance, en jetant un faisceau de lumière sur les multiples questions inhérentes au thème. « Dès qu’il s’agit de droit pénal, et non de droit international entre les Etats, on est dans l’incommensurable,…là, on poursuit le rêve. La réparation en équivalent monétaire est un cas extrêmement délicat et pose une problématique de la manière par laquelle sera évalué le préjudice », dira-t-il et de poursuivre : « Ce qui induit une demande de reconnaissance, car la demande d’indemnisation met les victimes dans une position délicate », en donnant des exemples illustratifs, entres autres, l’affaire des banques suisses. A ce titre, la réparation est double ; la réparation compensatoire de liquidation et la réparation compensatoire de réintégration, fera remarquer le magistrat et d’expliciter en disant que « Par le politique, on donne une accréditation à l’indemnisation financière ; l’argent prend alors la valeur d’un gage d’engagement ».Par ailleurs, Antoine Garapon insistera sur la nécessité d’éviter le cercle vicieux de la spirale de la « victimité ». « Si l’on se pose la question de savoir qui est le plus victime ? On ne sortira jamais de la spirale », enchaînera-t-il, et de préconiser la réparation de l’histoire par « une projection vers l’avenir ».

Au cours du débat passionnant qui s’en est suivi, un tour d’horizon a été fait, mettant le doigt sur les questions et les préoccupations internationales actuelles : la fameuse question du qui tue qui ? Le terrorisme international, Guantanamo, Abu Ghrieb, la Palestine …

Kessi Ahmed

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