Rien ne va plus à l’unité de liège d’Aokas

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Bien au contraire, la situation s’est détériorée au point que les membres du conseil d’administration avaient démissionné en bloc et le directeur général muté à une autre filiale, laissant cette usine sans aucun organe de gestion.

Pour faire semblant de continuer à d’exister, le conseil d’administration, avant de démissionner et juste après la mutation du directeur général, avait désigné un “volontaire” au poste de DG par intérim mais sans aucune prérogative, du moment qu’il avait déclaré lors du rassemblemment tenu le 15 avril être incapable de répondre favorablement aux revendications financières des travailleurs.

Plus de cent travailleurs, employés dans cette unité, se rendent le matin au boulot pour rentrer aux environs de midi sans avoir produit ou commercialisé quoi que ce soit. Ils sont sans salaires depuis quatre mois et n’arrêtent pas d’alerter leur tutelle et toutes les autorités concernées sur leur lamentable situation.

Une lueur leur avait redonné espoir lorsque la société espagnole Trefinos avait émis le vœu de reprendre cette usine avec son personnel mais les tractations avaient échoué. D’un autre côté, des rumeurs avaient circulé sur un éventuel rachat de cette unité par le groupe Cevital pour en faire une unité de production d’emballage. “C’est faux, Rebrab voulait louer un hangar sans recruter aucun de nos agents; Il parait qu’il a son propre personnel formé dans cette branche,” lâche avec amertume un agent à bout de nerfs.

“Nous avions accepté toutes les propositions de la tutelle, à savoir un plan social de départ à la retraite anticipée, la dissolution avec payement des indemnités de licenciement, la relance de la production avec un investissement qu’il soit du groupe ou d’un partenaire étranger mais en vain. Nous sentons que c’est fait sciemment pour nous avoir à usure et nous ne pouvons l’accepter”, déclare le secrétaire général de la section syndicale. Après maintes assemblées, réunions et rapports envoyés pour tirer la sonnette d’alarme, les travailleurs avaient, en dernier recours, saisi l’inspecteur du travail par une plateforme de revendications lui demandant d’intervenir pour une conciliation afin d’être sûrs d’avoir respecté la voie légale pour une grève qu’ils disent illimitée à compter du mois de mai. Parmi leurs revendications, ils mettent en priorité le payement de leurs arriérés de salaires, de la masse salariale, des retenues sociales à la mutuelle et la révision de la grille des salaires.

Ils ont tenu à rappeler qu’ils sont toujours payés au SNMG et qu’ils sont volontaires pour une reprise de leur activité mais que ce sont leurs dirigeants qui ont mené leur usine à l’agonie.

La situation de cette filiale est réellement chaotique et seule une intervention étatique peut sauver cette usine et la centaine de pères de famille qui y travaillent.

A. Gana

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