» Il est temps de faire la réconciliation avec la jeunesse  »

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Une véritable communication doit être établie avec la jeunesse algérienne, et ce afin de comprendre leurs différents problèmes. C’est ce qu’a tenu à expliquer maître Fatma-Zohra Benbraham, hier, lors de la conférence de presse organisée à El Moudjahid.

En effet,  » el harraga « , ou bien l’émigration clandestine, ainsi que les politiques des pays pour contenir le phénomène ou pour le réprimer étaient au centre des débats lors de cette conférence. Le phénomène d’el harraga prend de plus en plus d’ampleur ces dernières années dans notre pays, ce qui nous a mène, selon maître Benbraham, à nous interroger sur l’apparition du phénomène pour savoir s’il est nouveau ou bien s’il existait déjà bien avant.  » Il n’existe pas de textes de loi qui répriment ou condamnent les jeunes harragas, donc tous les jugements sont irrationnels, car ces derniers n’ont pas commis de crime « , a déclaré maître Benbraham. Ajoutant qu’  » il faut comprendre cette jeunesse, car ils veulent avoir leurs simples droits sociaux « .

Pour bien connaître le contexte, maître Benbraham, a présenté, en premier lieu, l’historique de l’apparition de ce phénomène, en évoquant le procès de 1926 envers les cinquante Algériens du Sud qui ont décidé de fuir la misère imposée par le colonialisme, et de rejoindre la France pour une vie meilleure. Arrivant à Marseille, les seize restants en vie ont été jugés sur la base d’une loi d’exception car il n’y avait pas de textes qui condamnent ces gens-là. Passant, ainsi, aux années 90, où l’Algérie a connue beaucoup de changements sur les plans sécuritaire, politique et économique, qui n’ont pas été sans conséquence sur la vie et les comportements de la majorité des Algériens. L’Etat a donc négligé tous les problèmes sociaux, économiques et identitaires pour donner plus d’importance aux problèmes sécuritaires. De ce fait, le peuple est devenu très pauvre, ce qui l’a poussée à vouloir quitter le pays. Pour terminer son intervention, maître Benbraham a tenu à lancer un appel au président de la République, M. Abdelaziz Bouteflika, en lui demandant d’intervenir en extrême urgence en faveur des jeunes harraga qui sont en prison et de les faire sortir, car ce n’est pas leur faute s’ils sont dans cette situation, mais celle des responsables qui n’ont pas donné de l’importance à cette frange fragile de la société.

Lynda Louifi

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