Oued Sahel transformé en collecteur géant des eaux usées

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l L’oued Sahel est délimité administrativement aux frontières de la daïra de M’chedallah soit de la commune d’El Adjiba (daïra de Bechloul) à Tazmalt (Béjaïa) dont cependant le tracé naturel se prolonge à l’ouest jusqu’aux portes de la ville de Bouira sous l’appellation de Oued Hous, avec une bretelle au carrefour situé entre Bechloul et El Asnam, une ramification qui s’étend sous forme de ruisseau (Assif Oumarigh) jusqu’à Ahl El Kseur. A l’est, il rejoint l’Oued Soummam dont le cours atteint la mer à Béjaïa soit une rivière de plus de 150 km qui traverse d’est à l’ouest la vallée du Sahel et celle de la Soummam, réputées jadis pour leurs terres fertiles. Ces deux vallées sont composées de millions d’hectares de terres agricoles et sont bordées des deux côtés par des centaines de ville et villages ; ces deux immenses vallées sont prises entre les deux plus importantes chaînes de montagnes du nord du pays, soit les Bibans et le Djurdjura, ce qui revient à dire que la gravitation fait que cette rivière est le point de chute de tous les cours d’eau provenant des ruisseaux, talwegs et sources naturelles ; des cours d’eau auxquels viennent malheureusement se joindre tous les rejets d’assainissement et industriels de toutes ces villes et villages situés entre Bouira et Béjaïa.

Cette rivière est devenue par la force des choses un collecteur géant des eaux usées avec lequel ne peut rivaliser que Rhumel (Constantine) à l’échelle nationale ; comparé à cette rivière « l’oued d’El Harrach) n’est qu’une petite mare, c’est souligner le volume et la quantité des « déchets liquides » que reçoit cette vallée qui n’a jamais bénéficié d’un traitement quelconque malgré le fait qu’elle est bordée sur les deux rives par deux interminables chaînes d’habitations sur environ 150 km qui abritent plusieurs millions de personnes, dont la majorité ne vivent que de l’agriculture et de l’élevage.

A ces eaux usées, viennent s’ajouter des milliers de « dépotoirs sauvages » des décharges qui s’amoncellent d’une façon discontinue sur les rivages du grenier de la Kabylie lequel est à l’heure actuelle un immense et effroyable foyer d’épidémies qui constitue aussi l’un des principaux  » points noirs  » du pays en matière d’hygiène. Si en hiver et durant toute la saison humide Dame Nature se charge du « curage, drainage et nettoyage » de cette catastrophe géante, en été par contre elle cela n’est que puanteur, décomposition, et odeurs nauséabondes que reçoivent en pleine figure les riverains sans que cela ne semble préoccuper l’autorité publique.

Omar S.

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