Cimetière historique cherche réhabilitation

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La bourgade d’Ighil M’hand (12 km d’Azeffoun) dans la commune rurale d’Ath Chaffa renferme un cimetière très ancien.Cependant, outre le fait qu’il n’est pas reconnu, il subit actuellement un sort des plus émouvants, quand bien même, il pourra remplir des pages entières de l’histoire nationale.Lors de notre virée en ce coin, on a du constater de visu la situation lamentable de ce fameux cimetière. Il est délaissé, c’est le moins qu’on puisse dire en fait. L’année dernière, les jeunes d’Ighil M’hand, dans le cadre d’un travail du bénévolat, se sont organisés comme un seul homme pour le défricher et l’embellir mais sans soins, à la longue, il redevient ce qu’il était avant le défrichage, les pierres tombales ne paraissent plus des arbustes qui se prolifèrent. Certaines tombes sont détruites à tel point que des osselets y sortent pour joncher la terre. Un grand manque d’entretien. A en croire les propos de quelques vieillards, cette antique sépulture se situant à l’entrée orientale du village, aurait abrité pas moins de 480 dépouilles mortelles. Ces dernières pourraient être composées de corps des compagnons d’armes du résistant Cheikh Aheddad. la mémoire collective retient les noms des deux frères (l’aîné et le puîné), Allouache Boudjema et Allouache Aïssa. Ils sont originaires de Sidi Aïch, une localité de la ville des Hammadites.Ces soldats emblématiques de la révolution ont été appelés à l’époque Imbussa, les condamnés à mort de travaux forcés autrement dit. Et, selon les confessions des villageois, ils étaient épinglés par l’armée coloniale afin qu’ils soient emmenés par bateau, de Bgayet à Tazaghart. Celle-ci est une ferme immense s’étalant sur la mer, où les militaires français avaient installé leurs bivouacs. Ainsi, pour édifier en dur une caserne, ils ont fait faire des tâches difficiles aux captifs, aussitôt pris pour des nègres.De là, en travaillant, si jamais un des déportés tombait malade, se blessait ou été dépassé par la tâche imposée, on l’exécutait et et l’ensevelissait dans le village.En définitive les autorités publiques se doivent d’intervenir pour mettre en valeur ce cimetière. En plus, le prendre en charge ne serait qu’honorer la mémoire de ces martyrs.

Mohamed Aouine

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