Natif de Tifilkout, dans la commune d’Illilten en Grande Kabylie, le jeune Youcef Amrane s’adonne avec abnégation au 7e art. D’ailleurs, jusque-là, il a à son actif une panoplie de scénarios de films et de pièces théâtrales. En outre, dans l’une de ses œuvres, cet artiste relate avec un talent incontestable la période de braise qu’a traversée notre pays durant la décade écoulée.Comme il a également essayé de traiter dans celle intitulée L’Empire des innocents, la situation désastreuse des enfants abandonnés. Cependant, après un grand travail de longue haleine sanctionné, bien sûr par une œuvre riche et diversifiée, Youcef a décidé de rompre le silence tout en espérant voir le cinéma algérien retrouver son lustre d’antan.Et pour de fait, il a ainsi, organisé le 1er juin dernier, un marathon de scénarios. Il a donc parcouru ce jour-là, 200 km, soit d’Illilten jusqu’à Alger via Tizi Ouzou. Ce marathon a été organisé dit-il, pour «interpeller les responsables de la culture sur la situation désastreuse que traverse le cinéma algérien, pour le renouveau et la promotion du cinéma algérien et afin de rendre hommage à ces hommes et femmes qui ont fait le bonheur du 7e art».Il a, à l’occasion déposé à l’ONDA, à l’ENTV et au ministère de la Culture, ses derniers scénarios dans lesquels il met en exergue les problèmes et la situation des enfants dans la rue (exploitation…) et celle des personnes âgées abandonnées dans des foyers d’accueil.«Avant mon départ, certains m’ont qualifié de fou allié à l’idée de faire le marathon de scénario. Je ne sais pas s’ils ont raison ou non, en tout cas, si c’est vraiment de la folie, je suis fier d’être fou pour le cinéma algérien. Pour ce cinéma qui est né dans le maquis il y a presque 50 ans et pour lequel on n’a jamais reconnu l’exploit et jamais apprécié ni le rôle qu’il avait joué pendant la guerre de libération nationale, ni après l’indépendance», écrit Youcef Amrane dans une lettre ouverte au président de la République et à la ministre de la Culture.«En arrivant à Alger dans un état lamentable après avoir parcouru 200 km à pied, je fus frappé par l’accueil qui m’a été réservé par la première institution de l’Etat à qui je rends hommage, l’ONDA.Les agents de cet organisme qui constitue le repère fondamental pour tous les artistes algériens refusent de protéger mes œuvres et me demandent de leur fournir l’attestation de diffusion. Chose paradoxale vu que mes scénarios ne sont pas encore soumis à la production», ajoute dans sa missive Youcef.
A. Hafid