Commémoration du 8 Mai 1945

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Après le dépôt d’une gerbe de fleurs devant la stèle des chouhada, les présents, en assez grand nombre, se sont retrouvés dans la salle de réunion de l’APC pour une prise de parole. Le maire et le chef de daïra sont intervenus pour inscrire les évènements du 8 Mai 45 parmi les repères déterminants de la prise de conscience nationaliste qui sonna le glas d’une cohabitation douloureuse avec la colonisation, ajoutant que le sacrifice de nos ainés devra trouver son répondant, aujourd’hui, dans les tâches d’édification et de développement.

Ismail Ouguemoune, ancien moudjahid, avec sa verve habituelle, fera un historique du soulèvement de Sétif et de la répression sanglante qui s’ensuivit : “Après la capitulation de l’Allemagne nazie, les Algériens espéraient une décolonisation en douceur et le firent savoir par des manifestations pacifiques. Ces manifestations furent réprimées sauvagement avec le bilan très lourd que l’on sait”, en ajoutant que ces évènements ont eu le grand mérite de faire apparaître les véritables intentions du colonisateur qui ne tenait pas à se dessaisir de l’Algérie. Il ne restait plus à notre peuple que la voie des armes, et Sétif a été le précurseur du combat libérateur. L’orateur se dit satisfait de l’affluence à cette commémoration, mais il notera que “l’absence de jeunes dans la salle est regrettable et symptomatique de l’absence d’un discours mobilisateur et de la déliquescence des repères historiques. L’école aussi a failli. Il y a un travail important à faire en direction de la jeunesse pour l’imprégner de notre riche histoire”. L’ancien moudjahid s’est par la suite violemment élevé contre les tentatives de ternir l’image de certains héros de la guerre d’Indépendance en les faissant apparaître comme des alliés du nazisme. “Les moudjahidine qui ont, momentanément, fait partie des troupes allemandes, ont fait ce choix pour affaiblir la France et la bouter hors de chez nous, la France nous asservissait. L’ennemi de mon ennemi est mon ami. C’est un mauvais procès que des révisionnistes de mauvais aloi font à ces héros”. Il a par ailleurs fustigé les tenants de la République islamique en laissant entendre que le peuple algérien, qui a payé très cher sa liberté et sa dignité, ne se laissera par mettre le joug par des obscurantistes assassins de moudjahidines, de policiers et de notre élite.

M. Amarouche

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