“ C’est un licenciement abusif ”

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Ce licenciement est “ le dépassement de trop “ considère Mustapha Boudjemâa, le secrétaire général du conseil syndical de cette entreprise, que nous avons rencontré. Il reproche au directeur sa gestion unilatérale des affaires socio-professionnelles de l’usine. Pour les syndicalistes, le DG ne reconnaitrait pas leur organisation en tant que partenaire. C’est ce que rejette le directeur en arborant, preuve à l’appui, le P-V d’une réunion tenue avec ce syndicat. “N’est-ce pas que cela atteste que je reconnaîs, ce dernier sinon je ne me réunirais même pas avec eux”,a-t-il dit. En fait, ce P-V, faut-il le signaler, a été rejeté “dans le fond et dans la forme” par le conseil syndical. En somme, pour Mustapha Boudjemâa et ses compagnons, la direction ne les reconnaitrait que dans la forme. “Pour cela il n’avait pas trop le choix car nous avons été plébiscités à plus de 60 % de voix lors de l’assemblée générale”, explique Boudjemâa. Pour les syndicalistes grévistes, le directeur les reconnaitrait d’un côté pour les renier de l’autre, “Sinon comment expliquer le fait qu’il prenne des décisions auxquelles nous n’avons pas été associés. Il a par exemple décidé d’infliger une mise à pied à un ouvrier à notre insu. Il agit comme si nous n’existions pas. Pis encore, il a de tout temps fait dans l’intimidiation et dans le harcèlement pour nous déstabiliser et nous étouffer”, dira le SG du conseil syndical qui soutient que depuis son installation, son organisme n’a fait que se battre pour se faire reconnaître.

Les syndicalistes disent qu’il se sont toujours sentis depuis leur intronisation comme indésirables. “Notre syndicat n’a pas été apparemment sur mesure de la manière de faire et des intérêts étroits de cette direction”, estime le porte-parole des grévistes. Pour lui et ses camarades. “Ce licenciement est une provocation de trop. N’est-ce pas une provocation que de ressortir les absences de ce chef de service concernant l’exercice écoulé pour le faire licencier? Je me demande quelle mouche a bien pu piquer le directeur et quelles sont ses véritables motivations pour agir aussi soudainement et spécialement aujourd’hui?.” Il ajoutera que “les absences n’ont jamais constitué le motif pour un licenciement. Le règlement intérieur de l’entreprise stipule que deux jours d’absence de suite seront automatiquement suivis d’un rappel à l’ordre ou d’un avertissement, or le chef de service n’a jamais été destinataire de quoi que ce soit dans ce sens. Nous estimons donc qu’il n’y a pas eu de cas de récidive.

Il vous a certainement parlé de la sanction de juillet 2007 prise à son encontre mais cette sanction était pour un tout autre problème.

Le cadre licencié abuse peut-être avec ses absences, mais il existe d’autres sanctions à lui infliger comme par exemple le dégrader de son poste de chef de service. Mais de là à aller directement à son licenciement, c’est vraiment abusif et c’est pour ça que nous n’allons pas nous taire”, a déclaré Mustapha Boudjemaâ. Ainsi le bras de fer qui oppose les deux parties continue et risque de se poursuivre encore, d’autant que les deux camps qui sont pourtant animés “de bonne volonté” campent sur leurs positions respectives.

Si les grévistes sont décidés de maintenir leur action jusqu’au bout de leurs revendications, le directeur de l’entreprise, lui, jure qu’il n’a nullement l’intention de se plier aux exigences du syndicat et de revenir sur sa décision de licenciement qu’il trouve juste et justifiée.

Propos recueillis par M. O. B.

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