Une zone déclassée

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Un lotissement que les résidants appellent Hemana-Radar pour d’une part, désigner le nom du riche terrien de l’époque qui leur avait cédé les lots de terrain, et d’autre part en raison de l’existence de l’immense assiette “capteuse de sons” implantée dans les environs.

Les propriétaires des terrains, ne possédant pas les fonds nécessaires au lancement d’un projet de construction, considèrent que cette “qualité d’acquéreur” à part entière, allége considérablement la tâche des responsables chargés des dossiers concernant l’aide à la construction.

Pour cela, quelques cas sociaux de Hemana-Radar, ainsi que ceux de Hay Bouchenek leurs voisins, s’interrogent sur le reclassement subit de leur agglomération parmi les zones dites urbaines, alors que s’ils avaient conservé la “mention administrative” de zone rurale, ils auraient bénéficié du programme de promotion de l’habitat rural. Il faut préciser toutefois qu’il existe des maisons spacieuses et luxueuses à Hemana Radar, cela va du R+1, au R+4, tout comme on rencontre des constructions de fortune, à l’exemple de celles se trouvant à la sortie du Hay, et d’une autre à l’intérieur de ce dernier. De l’avis général, l’état impraticable des accès menant à Hemana-Radar, que les chauffeurs de taxi empruntent uniquement moyennant des sommes conséquentes, remet continuellement à plus tard toute idée d’inscrire pour ces lieux la réalisation d’infrastructures sportives, culturelles, et même commerciales. D’ailleurs, nous dira un jeune “en fin de journée, lorsque nous restons cloîtrés là, nous ressentons la rouille et l’ennui nous submerger”. Pourtant question commodités, Hemana Radar qui compterait selon certains, 5000 habitants, dispose des branchements d’eau, de l’électricité, et même l’éclairage public, seul pour l’instant tarde à être réalisé le raccordement au gaz naturel, que l’entreprise Sonelgaz tentera de satisfaire une fois qu’elle aura achevé la pose et l’enfouissement des tuyaux.

Mais que ce soit à Bourourou ou à Bouchenek : deux quartiers populaires de Hemana-Radar, les “on dit que” et “on vient d’apprendre à l’instant” font souvent mouche, et induisent en erreur ceux visés. Ces derniers se souviennent de la rumeur ni confirmée, ni infirmée, ayant ciblé les jeunes chômeurs, les invitant à s’inscrire auprès de l’Administration afin de percevoir une indemnité de chômage dans l’attente d’un emploi. En dépit d’une situation sociale modeste, la catégorie en âge de travailler tient une conduite “bon enfant”, et préfère exploiter sa force de travail dans le secteur du bâtiment, dans les vergers agricoles, et même comme “crieurs” à l’agence de voyageurs.

Des travaux pénibles remunérés souvent près de la moitié du SNMG, mais qu’ils ne peuvent refuser en raison du chômage qui sévit.

A. Cherif

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