Vers une réconciliation régionale ?

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La région de Kabylie vit depuis pratiquement une quinzaine d’années une sorte d’atomisation, la menaçant dans ses fondements sociologiques, culturels avec en prime une tendance au désinvestissement généralisé et chronique, aux conséquences incalculables.Sans chercher les véritables raisons, tout en se désintéressant à situer les responsabilités d’une telle déliquescence, le consensus est dégagé sur le constat amère du niveau de régression atteint par la région, alors qu’on la prédisait comme matrice de la meilleure conquête de développement tous azimuts. Ainsi, un groupe de citoyens appuyés par des personnalités notoires, d’universitaires, de classe politique (certains cadres), de représentants de la société civile, du mouvement des archs (toutes tendances confondues), des autorités locales et artistes ont d’ores et déjà étoffé un programme de travail avec un pannel d’invités, dans l’optique d’organiser une rencontre où tout sera débattu avec l’impérieuse nécessité d’évacuer tout sentiment de haine et d’esprit sectaire. La condtion draconienne posée serait la tolérance et la capacité d’acceptation mutuelle, en enterrant à jamais la hache de guerre. Il est évident que ce carrefour de rencontres, selon ses promoteurs, ne veut nullement signifier la désidentification, ou absoudre totalement ses origines et appartenances politiques ou sociales.L’initiative en elle-même veut que l’intérêt de la région soit le dénominateur commun des diverses sensibilités ou corporations. Le niveau d’avilissement atteint a fait réagir des citoyens de bonne foi pour faire des forces en présence une synergie utile et constructive, à même d’assurer une cohésion sociale dans l’extrême diversité, et qui en soi est perçu comme une richesse à capitaliser intelligemment.La mission principale dévolue à ces médiateurs revêt une importance capitale pour le devenir de la région, dont le préalable fondamental fixé n’est autre qu’une réconciliation au service de la citoyenneté et de la relance économique, ce qui permettra à la région de sortir des sentiers battus, d’encourager et de faciliter les initiatives de développement. Les promoteurs de ce projet trouvent inconcevable que les populations locales soient sollicitées à chaque échéance politique, électorale ou autre, alors qu’elles se retrouvent comme des amantes abandonnées après le forfait politique.Le grief le plus sévère dans le diagnostic désagréable établi va à la classe politique, qui a eu à briguer les divers mandats depuis les années 1990, sans que cette dernière n’apporte et ne réponde aux incessantes attentes des citoyens.Pire, la culture du déchirement et de l’invective est devenue monnaie courante, ce sont tous ces comportements préjudiciables à la morale et à la cohésion du tissu social que l’on voudrait bannir à travers ce regroupement en gestation, dont les chances de se tenir dépendent de la volonté de tous.

Khaled Zahem

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