Le procureur général, près le tribunal criminel de Tizi Ouzou, a requis, hier, une peine de 8 ans de réclusion contre Mohamed M., âgé de 60 ans, pour tentative d’attentat à la pudeur sur Faïza B., une fillette de 11 ans.Le représentant du ministère public n’a fait que confirmer le premier jugement contre l’auteur, lorsque’il a été, le 8 juillet 2003, condamné devant le même tribunal criminel à 8 ans de réclusion, pour les mêmes faits.Le mis en cause a usé de son droit de recours, en introduisant un pourvoi en cassation devant la Cour suprême. Cette dernière a jugé utile de réexaminer l’affaire et d’introduire, en sus du chef d’inculpation de tentative d’attentat à la pudeur, la question des effets de l’acte non abouti et indépendant de la volonté de l’auteur…Les circonstances de cette affaire remontent au 15 juin 2002, dans la région de Makouda, lorsque l’accusé a tenté d’abuser de sa victime en utilisant la violence, selon l’arrêt de renvoi.Constatant l’état alarmant de leur enfant, les parents ont déposé plainte contre l’auteur, après s’être rendus chez lui pour clarifier la situation, mais une altercation s’en est suivie entre les deux familles.Lors de sa plaidoire, la partie civile s’est appuyée sur le rapport de l’expert qui a relevé un traumatisme psychologique chez l’enfant. L’avocat souligne que durant les jours qui ont suivi l’acte, l’enfant n’arrivait plus à dormir, n’a pas arrêté de faire des cauchemars. “Un indice irréfutable du choc reçu par l’enfant qui n’est qu’une conséquence de l’acte subi”, a-t-il soutenu. Ce dernier a demandé que la charge soit maintenue et qu’un dédommagement matériel soit versé à la victime.La défense a, quant à elle, plaidé l’innocence de son client en se basant sur l’absence de témoins. “Comment se fait-il qu’il n’y ait aucun témoin à charge, dans un village aussi peuplé que Makouda ?”, dira-t-il.En tentant de disculper l’auteur, l’avocat soutient la thèse du complot, qui consiste, selon ses propos, à provoquer une rixe, dont il ignore les raison, pour faire croire aux gens que “l’origine de l’altercation est liée à un acte,… dont il n’est pas coupable”, argue-t-il.La défense avait introduit également une pétition signée par les villageois qui attestent de “la conduite irréprochable de l’inculpé”.L’avocat a conclu même de l’absence de preuves tangibles et de l’intention criminelle : “Il y a aucun motif qui pousse mon client à faire une telle chose, d’autant plus qu’il n’est pas seulement père de 4 enfants, mais également grand-père…”.
M. Aït Frawsen