La facture d’importation s’alourdit

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Pour ce qui est de l’importation de la poudre de lait, durant l’exercice 2004, l’Algérie a importé pour près 484 millions de dollars alors qu’en 2000, la facture d’importation n’était que de 365 millions de dollars. Dans le cadre de l’OMC, la levée des subventions des Etats membres, notamment les fournisseurs de l’Algérie en l’occurrence la France sur la poudre de lait destinée à l’exportation, sera effective, une mesure qui entrera en vigueur en janvier 2006. L’impact serait négatif sur la production locale. L’on s’attend, à cet effet, à l’augmentation du prix de cette matière première qui se répercutera d’abord sur notre facture d’importation et éventuellement sur les dépenses du consommateur puisque le prix du produit fini connaîtra une augmentation.L’essor de la filère laitière en Algérie, dont la demande locale estimée à 1,6 milliard de litres par an, soit 100 litres/an/habitant, place l’Algérie deuxième consommateur mondial après l’Inde, tarde à venir du fait de l’absence pendant plusieurs années d’une politique réelle performante qui met en œuvre des facteurs adaptés pour organiser le marché tels le développement de l’élevage et de la culture fouragère ainsi que le développement d’une industrie laitière compététive. C’est du moins les avis de grands nombres d’opérateurs algériens intervenant dans la production laitière rencontrés hier à l’hôtel Hilton lors du séminaire, organisé par le ministère algérien de l’Agriculture et du Développement rural et le ministère français de l’Agriculture, de l’Alimentation, de la Pêche et de la Ruralité, portant sur « Equipements et techniques pour l’industrie laitière ». Le représentant du ministère algérien, M. Acibah, a dressé un tableau sur la filière laitière qui est peu reluisant. Avec une production de 160 millions de litres par an, le réseau de la collecte de lait n’assure que 10% de la demande locale. « C’est ce qui fait de l’Algérie un pays tributaire du marché extérieur », a-t-il regretté. En effet, il faut savoir que 80% du cheptel est bovin et 20% seulement sont des brebis et des chèvres. Pour ce qui est de l’importation de la poudre de lait, durant l’exercice 2004. L’Algérie a importé près de 484 millions de dollars alors qu’en 2000, la facture d’importation était seulement de 365 millions de dollars. Selon un des responsable de l’industrie laitière Yoplait créée en 2002, la faiblesse du marché locale serait du « au manque d’organisation du marché laitier affecté par par l’existence d’un marché parallèle qui entrave l’essor des industries ». Aussi, plusieurs opérateurs algériens privés sont unanimes à déclarer qu’il est urgent de développer l’élevage. Du côté des éleveurs, il serait plutôt nécessaire de créer des industries dans des régions où la collecte de lait dépasse de beaucoup la demande locale. « Nous voulons des usines pour leur vendre le lait collecté car souvent des quantités importantes ne trouvent pas preneurs », nous confie M. Chahed, éleveur dans la région de Relizane.

Sabrina Bouras

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