Grève des travailleurs le 20 mai prochain

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La situation qui couve au sein de l’Unité grues de l’Entreprise nationale des matériels de travaux publics de Béjaïa n’annonce rien de bon. Et pour cause, la cession totale de l’entreprise au profit de l’entreprise AGCM, une entreprise sous-traitante de l’UGB depuis 2004, n’est pas du goût des travailleurs et de surcroît du syndicat de l’entreprise.

Dans la journée de mercredi dernier, une assemblée générale ayant regroupé le syndicat d’entreprise et le comité de participation s’est tenue dans les locaux de l’unité pour tracer la feuille de route des actions à mener prochainement à même d’empêcher ce libéralisme prodigue et tirer leur entreprise de ce labyrinthe inextricable.

Dans ce cheminement, le secrétaire général du syndicat d’entreprise M. Medkour en l’occurrence, a laissé entendre qu’une journée de protestation sera observée le 20 mai prochain par tous les travailleurs, l’action de protestation sera élargie pour paralyser toutes les unités de l’entreprise dont celles de Annaba de Constantine et d’Alger. “Le débrayage, reste et demeure l’unique solution de dissuader et de contrecarrer ces décisions impopulaires” a-t-il dit. En précisant que le partenaire social doit être associé de bout en bout.

Selon lui, la décision de privatiser l’entreprise a été prise sans que le partenaire social n’y soit associée. “Le dossier n’a pas fait l’objet de la participation du partenaire social” a-t-il soutenu. “La décision prise par la GSP Equipag est sans consultation du partenaire social” ont renchéri Zina Ouagueni et Saadi Mouhoubi, respectivement secrétaire générale de la section syndicale UGTA de l’Unité grues de Béjaïa et membre du comité de participation. Selon eux, l’Unité grues Béjaïa capitalise aujourd’hui un savoir-faire de 31 ans dans le domaine de la manutention et du levage et s’est dotée d’un transfert technologique récent, de même qu’elle affiche des bilans positifs. “Aujourd’hui cette décision hasardeuse vient de saper le moral des travailleurs de l’unité, fleuron de l’industrie mécanique, qui a subi un redressement interne, elle est assainie financièrement et l’unité couvre un portefeuille de commandes très important dans le domaine de la vente de grues bâtiment” ont-ils précisé. Abondant dans le même sens, le SG du syndicat d’entreprise ENMTP a révélé que toutes les unités sont ciblées. “Quelque part, il y a quelque chose qui se trame” a-t-il souligné. Sinon, s’interroge-t-il, “pourquoi vendre une entreprise qui affiche des bilans positifs et en plus avec un portefeuille de commandes très conséquent”. D’après lui, l’entreprise est appelée, du reste, dans l’avenir à recruter le double de son effectif. Par ailleurs, la privatisation de l’Unité grues Béjaïa a fait réagir une partie de la classe politique. Ainsi, le Parti socialiste des travailleurs a estimé, dans une déclaration rendue publique, que la privatisation de l’entreprise “est une pure liquidation et dans le meilleur des cas, c’est le bradage au profit de possédants bien en cour bénéficiant de crédits publics pour leurs investissements”.

Dans la wilaya de Béjaïa, écrit le PST “les unités de productions qui faisaient la fierté locale à l’image de Batimetal, Enajuc, ENCG ont été offertes sur un plateau d’argent à des possédants qui souvent sont intéressés par la spéculation sur le foncier et l’accumulation de profits au détriment des intérêts des travailleurs et de l’économie nationale”. Pour sa part, le P/APW, a dans une missive adressée au ministre de l’Industrie et de la Promotion des investissements a estimé “qu’une petite Sarl, client douteux de son état de cette même unité (UGB) (…) se fait offrir un fleuron de l’industrie mécanique”, en exprimant son refus “énergique” de ce qu’il décrit comme une “honteuse et douteuse transaction” et exige l’annulation pure et simple de l’opération.

Dalil Saïche

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