Le subdivisionnaire en question avait en effet demandé une enquête sur les services effectués par la commune d’Aghbalou en s’apercevant du nombre important de dossiers et de décisions émanant de cette région. Soupçons justifiés où non, le responsable de la subdivision se sera attiré les foudres des agriculteurs qui ont fermement répliqué en exigeant une commission d’enquête interministérielle et ce à l’échelle de wilaya à travers les 45 communes du territoire de Bouira. Les agriculteurs ont par la suite fermé la subdivision et se sont rendus auprès du chef de cabinet du wali qui les a reçu. Les agriculteurs d’Aghbalou campent sur leurs positions en réclamant le départ pur et simple, sans aucune forme de procès, du subdivisionnaire, tout en exigeant la mise en place d’une commission d’enquête interministérielle pour constater les travaux agricoles effectués dans les 45 communes de la wilaya ces dernières années. Le bras de fer engagé avec la DSA de Bouira risque de se poursuivre car selon D. Nasser et T. H’mimi, deux agriculteurs d’Aghbalou rencontrés hier, une assemblée générale est prévue pour ce jeudi et une action d’envergure sera menée samedi prochain si les autorités concernées par cette affaire ne réagissent pas dans les plus brefs délais. Hier matin, pourtant, un rebondissement dans cette affaire vu que la subdivision de M’chedallah a rouvert ses portes.
Le directeur des services agricoles de la wilaya de Bouira n’a en effet ménagé aucun effort pour régler ce problème. Le DSA a envoyé M. Boudrich, subdivisionnaire de M’chedallah, en congé d’office pour apaiser la situation dans un premier temps. Son remplaçant sera chargé de recevoir les dossiers, procéder aux campagnes d’affichage et autres tâches quotidiennes. Concernant le fond du problème qui ne serait apparemment pas le départ du subdivisionnaire, le DSA de Bouira que nous avons contacté, a déclaré qu’il avait désigné cinq brigades par subdivision pour enquêter dans chaque commune de la wilaya et vérifier les services faits.
Le problème selon le responsable du secteur agricole se situerait effectivement bel et bien au niveau des services effectués. « Lors du recensement agricole général effectué en 2003, nos services ont identifié 600 hectares réservés à l’oléiculture. Avec une moyenne excessive de 100 oliviers par hectare, nous devrions disposer d’un parc composé de 60 000 oliviers. Cependant, la réalité est toute autre, car pour la taille de régénération de ces oliviers, nos services ont reçu 136 000 demandes de services faits. C’est-à-dire deux fois plus de demandes que d’oliviers. Impossible de les satisfaire. Nos services ont été également destinataires de 100 dossiers fin avril, pour les tailles de régénération des oliviers. En cette saison, les oliviers étant en pleine floraison, il est techniquement impossible de procéder à la taille de régénération. »
Devant ces révélations qui s’apparentent à une fraude à grande échelle, le DSA compte réagir avec rigueur en créant une commission de wilaya rassemblant l’ensemble des délégués communaux. Toutefois, notre interlocuteur souligne que les agriculteurs qui ont travaillé seront rémunérés en conséquence de leurs efforts, quant aux autres, ils seront tous simplement écartés des aides et des subventions de l’Etat.
Le DSA de Bouira affirme toute sa volonté pour développer l’agriculture de montagne et compte bien promouvoir la réhabilitation des cerisiers et des figuiers de la région d’Aghbalou.
Hafidh B.
