La Fête du bijou n’aura pas lieu cette année. Au moment où la Kabylie renoue, autant que faire se peut, avec les différentes fêtes annuelles dont celle de la poterie à Maâtkas, Ath Yani sera privée de la sienne. C’est Nacer Tabèche, maire de la commune et président du comité d’organisation qui a livré, hier, l’information à la Dépêche de Kabylie. Le président de l’APC a déploré l’impossibilité de pouvoir organiser cette fête annuelle, visitée par des dizaines de milliers de citoyens chaque année. Les raisons de cette annulation sont principalement liées à la non-tenue des promesses engagées par l’Etat et les différents partenaires impliqués dans l’organisation de cette manifestation.D’abord, il y a le ministère de la PME-PMI. Tabèche rappelle que lors de la cérémonie d’ouverture de l’édition de l’année dernière, le ministre a pris des engagements solennels en faveur de la satisfaction de certaines revendications des bijoutiers de la région. A commencer par celle d’octroyer 4 milliards de centimes pour la construction d’une maison du bijou. Le ministre avait, en outre, promis de régler d’autres problèmes sur lesquels bute la profession de bijoutier comme celui de la fiscalité, de la matière première et de la taxe douanière. A ce jour, aucune de ces décisions n’a été appliquée sur le terrain. Toutes les tentatives enclenchées par le comité d’organisation de la fête du bijou pour arracher une éventuelle audience avec le ministre de la PME-PMI sont restées vaines. “Le ministre a refusé de nous recevoir parce que son emploi du temps serait chargé”, souligne M. Tabèhce. Le ministère n’est pas la seule partie incriminée dans cette annulation. L’APW de Tizi Ouzou est aussi citée.Elle a promis d’aider sans aller jusqu’au bout de ses engagements. Les 125 millions de centimes promis n’ont donc pas atterri à destination. L’APW devait tenir une session en septembre 2004 pour voter cette enveloppe. La session n’a pu avoir lieu qu’en mai 2005. A l’APW, on dit au comité d’organisation que le budget n’a pas été approuvé par le ministère.Le maire assure que depuis la fin de l’édition de 2004, le comité a commencé les démarches pour l’organisation de celle de cette année. Malheureusement, elles sont restées vaines.“Nous refusons que la fête se réduise à une manifestation folkolorique où l’on vient déguster un couscous et partir. Nous ne pouvons donc pas l’organiser cette année car les engagements de nos partenaires n’ont pas été tenus. A ce jour, nous sommes endettés”, précise M. Tabèche.L’annulation de la Fête du bijou est regrettable car il s’agit de la plus grande manifestation culturelle en Kabylie. Toute la population d’Ath Yani se donne à fond et met la main à la pâte dans son organisation. L’année passée, c’est grâce aux citoyens de la région que la fête a pu être une grande réussite et un événement culturel majeur, que la Kabylie n’avait pas connu pendant trois ans. Dommage.
Aomar Mohellebi