Les villes de Béjaïa et Beni Ourtilane, s’apprêtent à abriter les 28 et 29 du mois courant les travaux du colloque “Le voyageur l’Hocine al Wartilani”. Sous la coordination de l’association Gihimab — spécialisée dans l’étude de l’histoire des mathématiques à Bougie médiévale — différentes institutions de la wilaya de Béjaïa et de Sétif conjuguent leurs efforts pour l’organisation et la réussite de ce colloque.
Dans la journée de mercredi, c’est à l’université de Béjaïa, campus Targua Ouzemour, que les travaux du colloque s’ouvriront avec l’organisation de cinq conférences qui porteront sur l’œuvre et le personnage du célèbre voyageur l’Hocine al Wartilani, dont, entre autres, “Béjaïa et les voyageurs “Al-Wartilani, vie et œuvre”, “Al-Wartilani et la ville de Béjaïa”, “la Rihla (Nuzhat al-andhar fi fadhl ilm at-tarikh wal akhbar)”, M. Ben Cheneb et l’édition de la “Rihla”. Il est aussi prévu l’organisation d’une excursion dont l’objectif est l’identification de l’itinéraire du personnage à travers les lieux saints de Béjaïa.
A Beni Ourtilane, il sera question d’organiser une exposition qui portera sur “Les Ulémas des Ath Ouartilene”. Ainsi, une sortie à la maison et la tombe de l’Hocine al-Wartilani figure au programme de la manifestation.
“Je suis entré à Béjaïa et j’ai effectué une ziyara au cheikh Sidi Soufi. Cependant, je n’ai rien appris le concernant. J’ai simplement constaté que les habitants de Béjaïa lui accordaient une place particulière”, écrit l’Hocine al Wartilani sur l’un des personnages d’alors les plus vénérés à Béjaïa. A noter que le célèbre voyageur l’Hocine al Wartinali n’a cessé, tout au long de sa vie, de sillonner les moindres coins et recoins de la Kabylie et de rendre visite à ses ulémas.
Et voilà qu’un jour, il entreprend son fameux “périple”. Chemin faisant, une fois aux alentours de Béjaïa, il prélude au grand pèlerinage,vers lesquels il conduit une caravane.
Et l’on rapporte que le voyage a duré plus de deux années. Son voyage, affirme-t-il, a été entrepris “pour la purification de l’esprit” en compagnie d’un millier de ses compatriotes. Dans ce sillage, Carole Wittwer souligne que “1000 personnes partant ainsi ensemble à pied, c’est pour moi comme un village entier de Kabylie qui se déplace jusqu’à la péninsule arabique !” Dans ses pérégrinations, al-Wartilani a rencontré au Caire le célèbre voyageur hindou Essa Bidi. Ce dernier lui consacre une notice dans son fameux Lexique du 18e siècle. l’Hocine al Wartilani est originaire du sud-est de la Kabylie (Beni Ourtilane, wilaya de Sétif). Il avait poursuivi ses études dans différentes confréries de la Kabylie.
Mais c’est Béjaïa qui le fascine, tant il la considère comme une ville sainte et constate que “la science jaillit des cœurs de ses hommes comme jaillit l’eau de ses sources”. En 1768, al Wartilani a achevé la rédaction de son ouvrage, connu sous le nom Rihla.
Aujourd’hui, 240 ans plus tard, les villes de Béjaïa et de Beni Ourtilane s’apprêtent à le célébrer.
D. S.
