Des déblais encombrants et pourtant…

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Les travaux de la deuxième tranche du projet de modernisation de la RN 30 entre Saharidj ville et le col de Tizi N’kouilal, lancés depuis quelques mois, s’avèrent beaucoup plus compliqués que ceux de la première tranche en phase finale.

La contrainte majeure constatée sur ce deuxième tronçon de 20 km dont la réalisation est au stade du décapage et élargissement, demeure en la nature du sol rocailleux, car traversant le flanc ouest du massif Lala Khadîdja en haute montagne. Les déblais issus de ce décapage sont composés de volumineux rochers pesant plusieurs tonnes.

Le brise-roche utilisé sur cette partie du projet s’avère insuffisant pour  » fragmenter  » ces montagnes de roches géantes extraites le long du trajet. L’opérateur intervenant sur ce projet au lieu de renforcer son chantier en matériel (brise-roches) se contente de pousser ces rochers vers la partie basse de la route causant d’énormes dégâts à la végétation et créant en même temps des précipices dangereux pour la circulation et les futurs usagers de cette route dont la population des deux versants de la montagne attendent avec impatience sa mise en service. Ces précipices étaient de simples pentes douces avant d’être transformés par ces déblais en divers endroits, ce sont des terrains privés qui ont été ensevelis. Comment laisse t-on faire cette catastrophe écologique ? Où sont passés les services techniques, ceux de l’environnement, plus particulièrement ceux chargés de la gestion du PND ? Le long de ce tronçon existent des ravins qui descendent du sommet de la montagne et qui collectent sur leur passage des quantités considérables d’eau provenant des innombrables sources naturelles et de la fonte des neiges : en plusieurs endroits ces ravins qui ne tarissent jamais présentent des goulots  » en amont de cuvettes naturelles géantes qui se sont formés aux niveau du point de rencontre de plusieurs ruisseaux.

Il suffirait de combler ces goulots pour avoir des retenues collinaires importantes qui pourront emmagasiner des milliers de mètre cubes d’eau. Pourquoi ne pas profiter de ces encombrant rochers pour aménager des  » digues  » rien qu’en les versant au niveau de ces nœuds, une opération à double bénéfice : d’abord, se débarrasser de ces déblais qui causent problème, ensuite avoir des retenues collinaires à moindres frais. Il est navrant et décevant de voir tous ces rochers devenir nuisibles alors qu’ils peuvent êtres transformés en …richesse car ils serviront à ériger des milliers d’hectares de terres agricoles.

A signaler que l’eau cumulée le long du parcours de nombreux oueds lesquels se transforment en  » rivière  » dénommée Assif Assemadh (oued el bared) dont le point de chute est l’oued Sahel et se mêle aux eaux usées provenant de l’assainissement de toutes les villes et villages de la daïra de M’chedallah, cette rivière n’a jamais tarie ni diminuée de volume de mémoire d’homme, mais qui s’en soucie?

Omar Soualah

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