« La consommation du tabac tue une personne sur deux en Algérie », a révélé le représentant de l’association contre le tabac.
De ce fait, le ministère de la Santé compte prendre des mesures plus répressives contre ce fléau, par voie de nouveaux textes juridiques. Mais le Dr Soltane pense que de tels moyens restent que du noir sur blanc; il déclare sur ce sujet que « si l’on veut endiguer le tabac, il faut à mon sens mobiliser la société ».
Continuant sur la même lancée, le Dr Soltane estime qu’ »avec l’adhésion de la société civile et des campagnes de sensibilisation massive, on arrivera à atténuer les appétits de ces barons du tabac en Algérie ». Le Dr Soltane souligne au passage que « l’Algérie dispose d’un décret présidentiel de 2006 et ratifié par la convention-cadre de l’OMS où il touche tous les aspects de la lutte anti-tabac ». Le président de l’association, et avec le ton d’un médecin soucieux de la santé de ses concitoyens, annonce en substance que « la cigarette est la cause majeur de ces milliers de cancéreux dans notre pays mais qu’elle est cette institution qui porte un tel regard sur le phénomène ? » s’est-il interrogé.
Le volet économique génère des profits et des bénéfices dépassant toute norme.
Le président de l’association annonce que « 90 DA du prix du paquet de cigarette cédé à 100 DA, reviennent directement à l’Etat via des taxes ». Etant très explicite le Dr Soltane a annoncé que « la Société algérienne des tabacs et allumettes (SNTA) a réalisé un chiffre d’affaires annuel de 250 millions de dollars, soit le deuxième taux après la Sonatrach ».
Les revenus du tabac sont donc énormes, ce qui fait que l’Etat est bénéficiaire a plus d’un titre dans ce domaine qui fait le malheur de la population. Ajouter à cela le fait que l’Organisation Mondiale du Commerce (OMC) n’interdit pas l’écoulement de cette marchandise malgré ces méfaits dévastateurs.
Par ailleurs, et après l’ouverture du marché du tabac au privé en 2005, nombre de marques ont afflué pour occuper le marché algérien, un secteur qu’il considèrent porteur, dû à la fermeture de leurs usines au Maroc. « Car en Algérie et comme partout dans le monde, les jeunes sont la cible favorite pour leur commerce; ils le font par voie de campagnes publicitaire en utilisant des slogans très sensible qui charment cette frange » déplore le Dr Soltane. Enfin, le président de l’association contre le tabac conclut en reprochant à l’Etat son laisser-aller par rapport à l’importation illicite du tabac via les frontières, ce qui rend le tabac moins cher et à la portée de tout le monde.
Lounis Melbouci
